C'est dingue, car les films sur le tennis ne courent pas la rue. Et pourtant, cette semaine pas un, mais deux films mettant en scène des joueurs de tennis arrivent ensemble sur nos écrans, ce qui nous incite à en faire un double bill of the week. Nous avons vu Battle of the Sexes de Jonathan Dayton et Valerie Faris, et Borg/McEnroe de Janus Metz Pedersen au Toronto International Film Festival en septembre, et les deux films valent la peine de s'y attarder - et pas seulement pour les fans de tennis. Jackie Chan, lui, ne joue pas au tennis, mais veut venger la mort de sa fille dans The Foreigner de Martin Campbell. Le cinéma français (le bon, pas l'autre) est à l'honneur avec L'Atelier de Laurent Cantet, et Tout nous sépare de Thierry Klifa. Finalement, les bambinos locaux seront comblés avec la version en Lëtzebuergesch de Richard de Storch. Voilà, le compte est bon! Ah non, tiens! Le Kinepolis à Belval vient d'ajouter un film français à la treizième heure: La Mélodie de Rachid Hami, avec Kad Merad en violoniste. Jean-Pierre Thilges
Le double-bill de la semaine 1
BATTLE OF THE SEXES ***
Film biographique et sportif
Réalisateurs: Jonathan DAYTON, Valerie FARIS
Avec Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Bill Pullman, Alan Cumming, Elisabeth Shue
Scénariste: Simon Beaufoy
Directeur/Photo: Linus Sandgren
Musique: Nicholas Britell
GB/USA 2017, 121 minutes
Toronto International Film Festival 2017
1972. La championne de tennis Billie Jean King remporte trois titres du Grand Chelem. Mais loin de se satisfaire de son palmarès, elle s'engage dans un combat pour que les femmes soient aussi respectées que les hommes sur les courts de tennis. C'est alors que l'ancien numéro un mondial Bobby Riggs, profondément misogyne et provocateur, met Billie Jean au défi de l'affronter en match simple…(Résumé: 20th Century Fox)
Le tennis est à l'honneur dans les salles obscures, cette semaine. (Voir aussi "Bjorg/McEnroe" ci-dessous). Jonathan Dayton et Valerie Faris, les excellents réalisateurs de "Little Miss Sunshine" (2016) mettent en images l'histoire vraie, drôle et fascinante d'un match de tennis mythique entre Billie Jean King et Bobby Riggs, le très misogyne ex-champion du monde du tennis masculin. Emma Stone se fond à merveille dans la peau de King, alors que Steve Carell en fait un peu trop dans son rôle de challenger chauvin et fort en gueule, soutenu par une grande partie des hommes américains à l'époque. Le film aurait été idéal pour une Ladies' Night. Trois étoiles!
- For those who prefer flesh-and-blood super heroes to the comic-book variety, “Battle of the Sexes” offers a real-life wonder woman saga with the power to educate and inspire, focusing on the drama that went down both on-court and off when Wimbledon triple-winner Bobby Riggs challenged ladies tennis world champion Billie Jean King to a boys-against-girls exhibition match. The outcome is widely known, but the backstory proves boisterously entertaining — and incredibly well-suited to the current climate, as King was both fighting for her gender and exploring her sexuality in 1973, when the widely publicized face-off happened. Stepping up their game considerably, “Little Miss Sunshine” duo Jonathan Dayton and Valerie Faris direct this perfectly cast crowd-pleaser, which reteams them with Steve Carell, who dons sideburns and a bad wig to play the 55-year-old Riggs — but is otherwise nicely matched to the extravagant gambling man’s larger-than-life persona. Still, it’s King whom nearly everyone will be rooting for here, especially since the 29-year-old was facing off against a kind of chauvinism that hasn’t necessarily gone away, and thoroughly modern “La La Land” star Emma Stone seems uncannily well-suited to the part. She’s an actress who generally seems out of place in period movies — but is just right to play a woman so far ahead of her time. (Peter Deburge/Variety)
Le double-bill de la semaine 2
BORG/McENROE ***
Film biographique et sportif
Réalisateur: Janus Metz PEDERSEN
Avec Sverrir Gudnason, Shia LaBeouf, Stellan Skarsgàrd, Tuva Novotny
Scénariste: Ronnie Sandahl
Directeur/Photo: Niels Thastum
Musique: Vladislav Delay, Jonas Struck, Jon Ekstrand, Carl-Johan Sevedag
Danemark/Suède/Finlande 2017, 108 minutes
Toronto International Film Festival 2017
BORG/McENROE est un film sur une des plus grandes icônes du monde du tennis, Björn Borg, et son principal rival, le jeune et talentueux John McEnroe, ainsi que sur leur duel légendaire durant le tournoi de Wimbledon de 1980. C’est l’histoire de deux hommes qui ont changé la face du tennis et sont entrés dans la légende, mais aussi du prix qu’ils ont eu à payer...
Le deuxième film de tennis de la semaine! L'acteur Sverrir Gudnason ressemble tellement à Bjorn Borg qu'on se croit en face de l'original et non pas d'une copie. Face à Gudnason, le normalement très énervant Shia LeBeouf fait excellente figure en se glissant dans la peau de John McEnroe, qui fut la bête noire du tennis dans les années 1980. Le film de Janus Metz Pedersen recrée ces années 1980 d'une façon saisissante et sa mise en scène du match légendaire entre les deux fous-furieux est éblouissante. Du très beau travail qui ne s'adresse pas seulement aux fans du sport. Trois étoiles!
- “Borg McEnroe” is the story of one of the great tennis rivalries of all time, between Swedish efficiency expert Björn Borg (Sverrir Gudnason) and explosive American underdog John McEnroe (Shia LaBeouf) , as defending champion Borg competes for his record-breaking fifth Wimbledon title. But it also is the backstory of one of the great tennis friendships, and for someone like me who knew nothing about the match in question (and cared less about who won), that twist — revealed practically in overtime, after the film has effectively ended — made me want to go right back in and watch the movie a second time. (Peter Debruge/Variety)
THE FOREIGNER
Thriller
Réalisateur: Martin CAMPBELL
Avec Jackie Chan, Pierce Brosnan, Kate Leung
Scénariste: David Marconi
d'après le roman de Stephen Leather
Directeur/Photo: David Tattersall
Musique: Cliff Martinez
GB/Chine Populaire 2017, 114 minutes
Quan, un immigrant chinois, mène à Londres une existence paisible au côté de sa fille, une adolescente enjouée sur le point de terminer ses études. La vie de ce petit restaurateur bascule lorsqu’un attentat terroriste survenu en pleine rue tue plusieurs passants innocents. Au centre de la désolation, assis par terre dans les décombres, Quan, éploré, tient dans ses bras le corps inerte de sa fille chérie. Bien décidé à faire payer les responsables, il entend obtenir des réponses du vice-premier ministre nord-irlandais Liam Hennessy, qui balaie ses questions du revers de la main. Quan se lance alors dans une véritable chasse à l’homme où tous les coups sont permis...(Résumé: Régie du Cinéma, Québec)
Un ex-réalisateur de James Bond met en scène un ex-James Bond face à la (toujours) très grande vedette du cinéma d'action de Hongkong, Jackie Chan, dans un rôle qui est quand-même assez inhabituel pour lui qui est plutôt un habitué des films d'arts martiaux. Ici, il se réinvente en une sorte de justicier qui s'attaque à l'arrogance et au désintérêt des autorités politiques face à la douleur d'un père qui a perdu sa fille dans un attentat terroriste. En espérant que ça ne dégénère pas trop dans le vigilantisme des années 1980, genre Charles Bronson/Michael Winner.
- À la manière de First Blood, sorti en 1982, ce suspense britannique met en scène un homme ordinaire aux habiletés physiques et tactiques impressionnantes en raison d’un entraînement militaire poussé. Le film comporte plusieurs scènes de combats au poing, d’affrontements armés, de poursuites et d’explosions spectaculaires. La représentation de la violence se veut réaliste, bien que campée dans une intrigue politique rocambolesque et surprenante. (Régie Québec)
L'ATELIER
Drame
Réalisateur: Laurent CANTET
Avec Marina Foïs, Matthieu Luci, Warda Rammach, Issam Talbi
Scénaristes: Laurent Cantet, Robin Campillo
Directeur/Photo: Pierre Millon
Musique: Bedis Tir, Edouard Pons
France 2017, 113 minutes
Festival de Cannes 2017: Un certain regard
La Ciotat, été 2016. Antoine a accepté de suivre un atelier d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière connue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans, toute une nostalgie qui n'intéresse pas Antoine. Davantage connecté à l'anxiété du monde actuel, il va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia, que la violence du jeune homme va alarmer autant que séduire...(Résumé: Diaphana Distribution)
En 2008, Laurent Cantet avait remporté la Palme d'Or au Festival de Cannes pour son très beau "Entre les murs". Il revient ici, avec la complicité de son coscénariste Robin Campillo (réalisateur et auteur de "120 battements par minute") vers une oeuvre chorale réunissant une bande de jeunes dans le huis-clos d'un atelier d'écriture pour une bande de jeunes en insertion. Les critiques en France sont excellentes:
- Avec "L’Atelier", des coudées au-dessus d’"Entre les murs", car irrésolu, Cantet continue d’inventer un cinéma qui échappe à tout message, à toute thèse, et qui ne se laisse attraper par aucun filet idéologique. Un cinéma joyeusement politique. (Libération)
- Un magnifique portrait de groupe, ancré dans le réel, dessinant le tableau inquiet et pourtant lumineux d'une jeunesse confrontée à une vie déjà écrite et sans perspectives. (Positif)
- Une jeunesse qu’il va falloir écouter, sans la juger, à la manière de Laurent Cantet. (Télérama)
- Une fois encore, entre inquiétude et bienveillance, Laurent Cantet réussit à exposer des problématiques complexes. "L’Atelier" est autant l’histoire singulière de ses personnages que la métaphore d’une société française en plein questionnement. (Les Inrocks)
TOUT NOUS SÉPARE
Thriller
Réalisateur: Thierry KLIFA
Avec Catherine Deneuve, Diane Kruger, Nekfeu, Nicholas Duvauchelle
Scénaristes: Thierry Klifa, Cédric Anger
Directeur/Photo: Julien Hirsch
Musique: Gustavo Santaolalla
France 2017, 98 minutes
RICHARD DE STORCH
Zeechentrickfilm op Lëtzebuergesch
Regie: Toby GENKEL, Reza MEMARI
Dréibuch: Reza Memari
Belsch/Däitschland/Lëtzebuerg/Norwegen 2017, 84 minutten
Offiziell Auswiel um LuxFilmFest 2017
Well dee klenge Spatz Richard keng Elteren huet, gëtt hien vun enger Storchefamill opgeholl a groussgezunn. Hien ass iwwerzeegt, datt e selwer e Storch ass. Dat gëtt natierlech e gutt Stéck méi komplizéiert am Hierscht, wa seng Storchefamill an Afrika fléie wëll, fir do ze iwwerwanteren. Well de Richard net sou gutt fléie kann wéi déi aner, muss hien queesch duerch Europa Autostopp maachen a mam Bus, mam Zuch a mam Schëff fueren, fir senger Famill nozereesen. Hie gëtt begleet vun enger exzentrescher Eil, engem imaginäre Frënd an enger Perruche, déi am léifsten Discomusek päift...
Koproduzéiert gouf RICHARD DE STORCH vun der lëtzebuergescher Animatiounsfirma Melusine/352 vum Stephan Roelants, déi séch mëttlerweil e ganz grousse Numm an der internationaler Zeechentrickzeen gemaach huet, an déier hiren neiste Film THE BREADWINNER (koproduzéiert vum Angelina Jolie) eng exzellent Chance huet, bei den nächsten Oscaren nominéiert ze ginn. Am Géigesaz zu THE BREADWINNER adresséiert RICHARD DE STORCH sech allerdengs un déi ganz kleng Kinodäbbessen. Et wier ze hoffen, datt d'Elteren honoréieren, datt de Film op Lëtzebuergesch synchroniséiert, well bei aller Léift fir d'Aarbecht vun Disney oder Pixar - et ginn och nach aner exzellent Animatiounsfilmer!
Ajout de toute dernière minute
En avant-première à Kinepolis Belval
LA MÉLODIE
Comédie dramatique et musicale
Réalisateur: Rachid HAMI
Avec Kad Merad, Samir Guesmi, Renély Alfred, Tatiana Rojo
Scénaristes: Rachid Hami, Guy Laurent, Valérie Zenatti
Directeur/Photo: Jérôme Alméras
Musique: Bruno Coulais
France 2017, 102 minutes
Festival de Venise 2017
A bientôt cinquante ans, Simon est un violoniste émérite et désabusé. Faute de mieux, il échoue dans un collège parisien pour enseigner le violon aux élèves de la classe de 6ème de Farid. Ses méthodes d’enseignement rigides rendent ses débuts laborieux et ne facilitent pas ses rapports avec des élèves difficiles. Arnold est fasciné par le violon, sa gestuelle et ses sons. Une révélation pour cet enfant à la timidité maladive. Peu à peu, au contact du talent brut d'Arnold et de l'énergie joyeuse du reste de la classe, Simon revit et renoue avec les joies de la musique. Aura-t-il assez d’énergie pour surmonter les obstacles et tenir sa promesse d’emmener les enfants jouer à la Philharmonie ? (Résumé: UGC Distribution)
Tout a commencé lorsque Rachid Hami a reçu un appel de son coscénariste Guy Laurent qui lui a dit qu’il venait de voir un reportage sur des enfants qui faisaient de la musique classique dans les quartiers. Le metteur en scène se rappelle : "Guy évolue plutôt dans un cinéma populaire, mais il a tout de suite pensé à moi pour réaliser un film sur ce sujet. Il y avait en effet une résonance entre ce que faisaient ces enfants et mon parcours personnel. J’ai donc pris contact avec les responsables de Démos - un programme d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale développé par la Philharmonie de Paris - sur lequel portait ce documentaire et ils m’ont ouvert leurs portes pour que je puisse suivre des groupes." (Extrait du dossier de presse)
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