Non, vous ne verrez pas MUDBOUND de Dee Rees en salles. Nous l'avons découvert au Festival de Toronto en Septembre, et vous n'avez qu'à vous brancher sur Netflix pour le découvrir bien douilletement chez vous. Et il vaut vraiment la peine d'être découvert. Ne nous remerciez pas, ça fait partie du service des HATARI PAPERS. Sur ce, attachez vos ceintures, car entre les nouveautés, les avant-premières et tout le reste, vous avez dix nouveaux films à découvrir cette semaine - et non des moindres. Entre notre chouchou (COCO), la Palme d'Or cannoise (THE SQUARE), le nouveau film de Fatih Akin, également rescapé de Cannes (AUS DEM NICHTS), un nouveau PADDINGTON, un film de guerre (THANK YOU FOR YOUR SERVICE) et plusieurs autres pépites plus ou moins alléchantes, vous n'aurez que l'embarras du choix. Saint nicolas serait-il en avance cette année? Jean-Pierre THILGES
En avant-première(s)
Le film de la semaine
COCO *****
Animation numérique Pixar
Réalisateurs: Lee UNKRICH, Adrian MOLINA
Avec les voix (v.o.) de Anthony Gonzalez, Benjamin Bratt, Gael Garcia Bernal, Edward James Olmos, Renée Victor, Ana Ofelia Murguia
Scénaristes: Adrian Molina, Matthew Aldrich
Musique: Michael Giacchino
Chansons: Kristen Anderson-Lopez
USA 2017, 100 minutes
Malgré le fait que sa famille ait banni la musique depuis des générations, Miguel rêve de devenir un musicien accompli comme son idole Ernesto de la Cruz. Desespéré de prouver son talent, Miguel se retrouve dans le coloré et éblouissant territoire des morts, suite à une mystérieuse série d'événements. Sur son chemin, il rencontre le charmant chien et filou, Hector, et ensemble, ils embarquent dans une aventure extraordinaire afin de découvrir la vraie histoire de la famille de Miguel...(Résumé: cinoche.com)
Comme c'est le cas désormais pour chaque nouvelle production Pixar, l'attente du public est très grande - sauf celle des critiques, bien sûr, dont certains restent opaques aux charmes du cinéma d'animation. Contrairement au très spectaculaire Cars 3 (qui était une suite), Coco est une oeuvre originale qui a d'ailleurs déjà suscité l'enthousiasme du public mexicain, où le film est sorti pour le Jour des Morts, fête qui joue un rôle éminemment important dans la culture et le folklore mexicains.
J'ai adoré le film (qu'on a eu le bonheur de nous présenter en séance de presse), qui outre le fait que c'est un chef d'oeuvre graphique, a le mérite de provoquer le même genre d'émotions que TOY STORY 3 ou UP!, ce qui veut dire aussi que le film ne s'adresse pas vraiment aux enfants en bas-âge, que l'univers glauque du Jour des morts pourrait intimider. Le personnage du chien filou Hector est évidemment là pour amuser les gosses (et pour vendre des peluches, je présume), mais les parents devraient faire preuve de discrétion si leurs enfants sont facilement impressionnables. Heureusement que Pixar continue de fabriquer des films de ce genre, où des centaines d'artistes font preuve d'une imagination fabuleuse. Cinq étoiles!
- Conceived as a vibrant celebration of Mexican culture, writer-director Lee Unkrich’s “Coco” is the 19th feature from Pixar Animation Studios and the first to seriously deal with the deficit of nonwhite characters in its films — so far limited to super-sidekick Frozone in “The Incredibles,” tagalong Russell in “Up” and Mindy Kaling’s green-skinned Disgust in “Inside Out.” It’s a point worth making from the outset, not so much for political reasons (although they matter) but to indicate how this effective yet hardly exceptional addition to the Pixar oeuvre finds at least one significant front on which to innovate, even while coloring comfortably within the lines on practically everything else. Like Remy, the rodent hero of “Ratatouille” who dreamed of working in a French restaurant, 12-year-old Miguel Rivera (voiced by Anthony Gonzalez) has just one passion in life: He wants to play the guitar. Unfortunately for him, Miguel belongs to a family of humble shoemakers where music has been forbidden for generations, ever since his great-great-grandfather walked out on his wife and daughter to pursue a career as a singer. Only in folk tales and cartoons do human beings make such inflexible rules, though it certainly simplifies the movie’s conflict. (Peter Debruge/Variety)
L'autre film de la semaine
THE SQUARE ***
Comédie dramatique
Réalisateur, scénariste: Ruben ÖSTLUND
Avec Claes Baeng, Elisabeth Moss, Dominic West, Terry Notary
Directeur/Photo: Fredrik Wenzel
Suède/Allemagne/Danemark/France 2017, 142 minutes
Palme d'Or, Festival de Cannes 2017
Sélection officielle Toronto Intl. Film Festival
Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle...(Résumé: Bac Films)
Je dois avouer que je n'aime pas trop THE SQUARE, auquel je n'aurais sans doute pas donné une Palme à Cannes. J0avais largement préféré le premier film de Ruben Östlund, FORCE MAJEURE (2014). D'un autre côté, je comprends l'engouement de certains de mes collègues pour un film qui jette un regard des plus cyniques sur le monde de l'art contemporain, un univers opque pour certain qui - même au Luxembourg - déchaîne parfois les passions. Il y a cependant une séquence (cerstes trop longue) vers la fin qui est tout à fait terrifiante, où l'acteur Terry Notary montre toute l'étendue de son talent. Trois étoiles, d'autres lui en donneraient cinq. En tout cas, THE SQUARE provoque des discussions passionnantes.
- The word “suspense” connects to thrillers, action and deadly violence. But what if you were a lofty filmmaker out to diagnose the creeping misanthropy of our society, and you were a wizard at applying the dread-ridden playful tools of suspense to that? You’d be Ruben Östlund, the Swedish director of the acclaimed domestic psychological passion play “Force Majeure” (2014), and now “The Square,” which premiered tonight at Cannes. Östlund creates suspense the old-fashioned way, setting up scenes that make the audience go: What in God’s name is going to happen next? But he also creates suspense in a new-fangled way, turning the space between people into an alarming existential battleground. He’s like Hitchcock infused with the spirit of mid-period Bergman. (Owen Gleiberman/Variety)
AUS DEM NICHTS
Drama
Regie: Fatih AKIN
Mit Diane Kruger, Denis Moschitto, Numan Acar, Rafael Santana, Ulrich Tukur
Drehbuch: Fatih Akin, Hark Bohm
Kamera: Rainer Klausmann
Musik: Pia Hoffmann
Deutschland 2017, 106 Minuten
Offizielle Auswahl, Cannes 2017; Beste Darstellering: Diane Kruger
Die Hamburgerin Katja wird vollkommen aus der Bahn geworfen, als ihr Mann Nuri und ihr Sohn Rocco bei einem terroristischen Bombenanschlag ums Leben kommen. Sie stürzt in eine tiefe Krise, greift zu Drogen, denkt an Selbstmord. Schließlich gelingt es der Polizei, die Attentäter zu identifizieren und zu verhaften: Es handelt sich um das Neonazi-Paar André und Edda. Andrés eigener Vater hatte die Ermittler auf die richtige Spur gebracht. Doch Katjas Hoffnung, dass die Mörder für ihr Verbrechen verurteilt werden, erfüllt sich nicht: Nach einem aufreibenden Prozess, bei dem Nuris bester Freund Danilo als Katjas Anwalt fungiert, werden Edda und André freigesprochen, aus Mangel an Beweisen. Katja ist erschüttert. Doch ihre Enttäuschung weicht bald dem Entschluss, selbst für Gerechtigkeit zu sorgen... (Zusammenfassung: filmportal.de)
- Womöglich muss man "Aus dem Nichts" besser als einen NSU-Film für ein internationales Publikum verstehen, das deutsche ist schließlich mit dem ARD-Dreiteiler "Mitten in Deutschland: NSU" und den Dokumentarfilmen "Der Kuaför aus der Keupstraße" und "Der NSU-Komplex" durchaus gut versorgt mit filmischen Aufarbeitungen des Skandals. Gleichzeitig sieht "Aus dem Nichts" wie ein mittelprächtiger "Tatort" aus und erzählt den anschließenden Prozess um den Anschlag ähnlich uninspiriert wie ein TV-Krimi. Im letzten Drittel steht zwar plötzlich die Möglichkeit eines Genrewechsels im Raum: Katja schwelgt in Rachefantasien, wird sie zur Diane Unchained, die die Geschichte in ihrem Sinne umschreibt? Doch wie Akin diesen Teil und damit den Film abbindet, wirft noch einmal ganz andere Fragen danach auf, was er hier wirklich erzählen will. Die internationalen Kolleginnen und Kollegen, die "Aus dem Nichts" bei der Pressevorführung am Freitagmorgen laut beklatschten, mögen ihn für einen Film über den NSU-Skandal halten. Als Deutsche kann man sich da nicht sicher sein. (Hannah Pilarczyk/Der Spiegel)
THANK YOU FOR YOUR SERVICE
Drame de guerre
Réalisateur: Jason HALL
Avec Miles Teller, Haley Bennett, Joe Cole, Amy Schumer
Scénaristes: Jason Hall, David Finkel
USA 2017, 109 minutes
Au cours d’une mission en Irak, le sergent Adam Schumann parvient de justesse à sauver la vie d’un frère d’armes touché à la tête pendant une attaque. De retour aux États-Unis, Adam retrouve sa femme et leurs deux enfants et continue à fréquenter Solo et Will, des soldats de son ancienne unité. Tous trois sont hantés par le souvenir de Doster, un compagnon mort en service. Cherchant de l’aide auprès du département des Anciens combattants, Adam constate l’inertie d’un système qui envoie sa jeunesse au front mais qui n’est pas bien outillé pour en panser les blessures...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Le difficile retour au bercail de militaires qui ont connu les horreurs de la guerre est au cœur de ce drame inspiré de faits réels. Centré sur le personnage de Schumann, le récit expose les ravages du trouble de stress post-traumatique sur l’estime de soi et les relations familiales en abordant entre autres le sentiment de culpabilité qu’éprouvent les soldats toujours en vie. Le film montre des vétérans aux prises avec des idées suicidaires, des problèmes de consommation de drogues ou encore, des hallucinations violentes. (Régie Québec)
- The men and women who survive war and live to come home have had experiences a million miles removed from most of us. That’s why we’ve often depended on the movies to bring those traumas close. Yet the drama of the returning soldier has generated an image of the veteran that’s just cliché enough to be suspect. More often than not, he’s depicted as a bottled-up, implosive figure punching the walls, drowning his pain in liquor and drugs, trapped in flashbacks of combat too “unreal” to be understood, or absorbed, by normal life. He’s an icon of neglected numbness and existential meltdown. All of which makes “Thank You for Your Service” an engrossing eye-opener. The movie, adapted from the 2013 nonfiction book by David Finkel, follows several members of the 2-16 Infantry Battalion after they return home from Baghdad in 2008. What happens to Tthem conforms to some of the basic tropes of the veteran experience (yes, there’s a wall-punching scene). But most of it is avid and surprising, and honestly moving, because the film refuses to hype what it shows you. It pays the ultimate tribute to these men by sticking true to the daily flow of their experience: the hope interlaced with despair, the boxed-in feelings, the coming to grips with an America where military service is extolled but no longer rewarded. (The soldiers are treated as society’s discards.) The most powerful aspect of the movie is that, in its plainspoken and affecting way, it demystifies the agonies of post-traumatic stress disorder. It understands PTSD not as some sort of blankly ravaged emotional shutdown but as the most healthy response possible to the violence that war commits. (Owen Gleiberman/Variety)
LE BRIO
Comédie dramatique
Réalisateur: Yvan ATTAL
Avec Daniel Auteuil, Camélia Jordana, Yasin Houicha
Scénaristes: Yaël Langman,, Victor Saint Macary, Yvan Attal
Directeur/Photo: Rémy Chevrin
Musique: Michael Brook
France 2017, 95 minutes
JUPITER'S MOON/JUPITER HOLDJA
Titre français: La lune de Jupiter
Réalisateur: Kornél MUNDRUCZÓ
Avec Merab Ninidze, Zsombor Jéger, György Cserhalmi
Scéanriste: Kata Wéber
Directeur/Photo: Marcel Rév
Musique: Jed Kurzel
Hongrie/Allemagne 2017, 123 minutes
Festival de Cannes 2017
Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu'il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu'il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s'en échappe avec l'aide du Dr Stern qui nourrit le projet d'exploiter son extraordinaire secret. Les deux hommes prennent la fuite en quête d'argent et de sécurité, poursuivis par le directeur du camp. Fasciné par l'incroyable don d'Aryan, Stern décide de tout miser sur un monde où les miracles s'achètent...(Résumé: Pyramide)
Le nouveau film du réalisateur de "White God" (2014) est loin d'avoir fait l'unanimité à Cannes.
- Un dispositif de mise en scène digne des "Fils de l'homme". Amateurs de récits fantastiques évanescents, de chorégraphie au millimètre et de plans-séquences virtuoses, préparez-vous à un sacré parcours de montagnes russes. (Mad Movies) Alors que l'ouverture laisse espérer un film qui aborderait une problématique actuelle avec l'intensité souhaitée, le scénario s'embourbe dans un empilement d'épisodes. (Positif) Le grand problème de La Lune de Jupiter est la manière dont Mundruczó instrumentalise la tragédie des migrants pour étaler pompeusement son esthétique creuse et franchement laide, et, au cours d’interminables scènes d’action, sa virtuosité technique. (Cahiers du Cinéma)
PADDINGTON 2
Comédie
Réalisateur: Paul KING
Avec Hugh Bonneville, Sally Hawkins, Hugh Grant, Julie Walters, Brendan Gleeson, Jim Broadbent, Tom Conti, Peter Capaldi et la voix de Ben Whishaw (Paddington)
Scénaristes: Paul King, Simon Farnaby,
d'après les livres de Michael Bond
Directeur/Photo: Erik Wilson
Musique: Dario Marianelli
GB 2017, 104 minutes
Installé dans sa nouvelle famille à Londres. Paddington est devenu un membre populaire de la communauté locale. A la recherche du cadeau parfait pour le 100e anniversaire de sa chère Tante Lucy, Paddington tombe sur un livre animé exceptionnel. Il se met à multiplier les petits boulots dans le but de pouvoir l’acheter. Mais quand le livre est volé, Paddington et la famille Brown vont devoir se lancer à la recherche du voleur…(Résumé: Studio Canal)
Il n'y a que les éternels grincheux qui n'aiment pas le personnage du sympathique "Paddington Bear" et de sa famille tout ce qu'il y a de "very british". Le film s'adresse surtout aux enfants en bas âge que l'atmosphère glauque de "Coco" pourrait intimider.
Pour les papas
DADDY'S HOME 2
Titre français: Very Bad Dads 2
Comédie
Réalisateur: Sean ANDERS
Avec Will Ferrell, Mark Wahlberg, Mel Gibson, John Lithgow
Scénaristes: John Morris, Sean Anders
Directeur/Photo: Julio Macat
Musique: Michael Andrews
USA 2017, 98 minutes
Maintenant réconciliés après des années d’animosité, Brad et Dusty, respectivement beau-père et père biologique de deux enfants, s’emploient à leur préparer un Noël exceptionnel. Leurs projets sont remis en question lorsque les grands-pères s’invitent pour le réveillon. Ces deux hommes que tout oppose feront vivre à Brad et Dusty des moments inoubliables...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Tout est dit...ou presque! Lisez aussi le synopsis de "A Bad Moms' Christmas" ci-dessous, et vous verrez que Hollywood se distingue une fois de plus par son originalité.
Pour les mamans, en avant-première(s)
A BAD MOMS CHRISTMAS
Titre français: Bad Moms 2
Comédie salace
Réalisateurs, scénaristes: Scott MOORE; Jon LUCAS
Avec Mila Kunis, Kristen Bell, Kathryn Hahn, Susan Sarandon, Christine Baranski, Cheryl Hines, Peter Gallagher
Directeur/Photo: Mitchell Amundsen
Musique: Christopher Lennertz
USA 2017, 104 minutes
Comme toutes les mères de famille, Amy, Kiki et Carla angoissent à l’approche de Noël. Entre les cadeaux, la cuisine, la décoration, l’organisation et la préparation, c’est toujours les mêmes qui s’y collent. Et pour compliquer les choses, leurs propres mères, exigeantes et critiques, s’invitent à la fête !Au bout du rouleau, elles décident de prendre les choses en main et de s’éclater. Cette année l’esprit de Noël va sérieusement trinquer…(Résumé: Metropolitan Filmexport)
Tout est dit, je crois, ou presque. Lisez aussi le synopsis de "Daddy's Home 2" ci-dessus, et vous verrez que Hollywood se distingue une fois de plus par son originalité.
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