Cette semaine, ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité. Entre le hilarant LE SENS DE LA FÊTE de Olivier Nakache et Éric Toledano, qui a même fait rigoler mon épouse (elle rit rarement au cinéma), le très attendu BLADE RUNNER 2049 de Denis Villeneuve, dont on parle déjà comme d'un sérieux candidat aux Oscars, et HAPPY END, le nouveau film du sulfureux Michael Haneke présenté au dernier Festival de Cannes, on peut qualifier le programme de la semaine d'exceptionnel. Ajoutez-y le festival CinéEast qui démarre ce mercredi et vous aurez de quoi vous lécher les babines. Pour la bonne mesure, nous ajoutons l'affiche de 1000 Joer Buerg Clierf, réalisé par Marc Thoma, qui passe également à partir de mercredi. Jean-Pierre THILGES
LE SENS DE LA FÊTE ****
Comédie
Réalisateurs, scénaristes: Eric TOLEDANO, Olivier NAKACHE
Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Vincent Macaigne, Eye Haidara
Directeur/Photo: David chizallet
Musique: Avishai Cohen
France 2017, 117 minutes
Toronto International Film Festival 2017
Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie. Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête...(Résumé: Gaumont Distribution)
La désopilante (et jamais bêtifiante) comédie française des auteurs des "Intouchables" (le plus grand succès français de tous les temps, avec plus de 51 millions d'entrées dans le monde) est le deuxième film (après mother! de Darren Aronofsky) de la sélection officielle de Toronto à arriver sur nos écrans. Il ne faut pas être devin pour affirmer que vous n'êtes pas prêts de revoir un film français aussi drôle et aussi humainement juste que "Le sens de la fête" qui offre au grincheux de service qu'est Jean-Pierre Bacri un de ses plus beaux rôles. Mais le reste de la distribution triée sur le tas ne démérite pas non plus et à moins d'être complètement opaques aux finesses de la langue de Molière, vous devriez rire aux larmes pendant près de deux heures, puisque même mon épouse (qui rit rarement au cinoche) s'est tapée sur ses jolies fesses à Toronto, où les spectateurs uniquement anglophones ont moins apprécié, puisque les sous-titres anglais n'ont pas réussi à faire passer les dialogues français si finement ciselés. Quatre étoiles amplement méritées! (jpt)
BLADE RUNNER 2049
Science-fiction
Réalisateur: Denis VILLENEUVE
Avec Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto, Robin Wright, Hiam Abass
Scénaristes: Michael Green, Hampton Fancher
basé sur un roman de Philip K. Dick
Directeur/Photo: Roger Deakins
Musique: Hans Zimmer
Producteur délégué: Ridley Scott
USA 2017, 164 minutes
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies...(Résumé: Sony Pictures France)
Blade Runner 2049 est, avec le prochain épisode de Star Wars, un des deux films les plus attendus de 2017, ce qui - compte tenu de la réputation de son réalisateur, le québécois Denis Villeneuve, est plus que compréhensible puisque Villeneuve fut responsable notamment de Arrival en 2016, Sicario en 2015, Enemy en 2014, Prisoners en 2013 et Incendies en 2010. Les critiques américains qui ont déjà pu voir le film évoquent dores et déjà des chances aux prochains Oscars pour le réalisateur, pour Harrison Fort et pour le directeur de la photo britannique Roger Deakins. Compte tenu du véritable statut de film-culte du Blade Runner original (qui existe en cinq version différentes), un succès monumental est prévisible pour cette suite, dont la bande-annonce promet toutes sortes de merveilles et un véritable feu d'artifice visuel.
- The world as we know it has nearly caught up to the one Ridley Scott imagined when he directed the 2019-set “Blade Runner,” and yet, for all the influence the dystopian cult favorite has had on other sci-fi movies, Scott’s vision of Los Angeles still looks as mind-blowingly futuristic now as it did in 1982. That may well explain why its sequel, the Denis Villeneuve-directed “Blade Runner 2049,” doesn’t feel the need to reinvent the world in which it takes place, but instead is free to delve deep into the existential concerns suggested by the earlier film, as screenwriters Hampton Fancher (who also co-wrote the original) and Michael Green raise evocative questions about human-android relations and the nuances that will one day be used to tell them apart.Sure as it is to delight “Blade Runner” fans, this stunningly elegant follow-up doesn’t depend on having seen the original — and like 2010’s “Tron: Legacy,” may actually play better to those who aren’t wedded to the franchise’s muddled off-screen mythology. As it happens, in both tone and style, the new film owes more to slow-cinema maestro Andrei Tarkovsky than it does to Scott’s revolutionary cyberpunk sensibility. In fact, at 2 hours and 44 minutes, “Blade Runner 2049” clocks in at three minutes longer than the austere Russian auteur’s “Stalker.” But Villeneuve earns every second of that running time, delivering a visually breathtaking, long-fuse action movie whose unconventional thrills could be described as many things — from tantalizing to tedious — but never “artificially intelligent.” (Peter Debruge/Variety)
HAPPY END
Drame
Réalisateur: Michael HANEKE
Avec Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Mathieu Kassowitz, Toby Jones
Scénariste: Michael Haneke
Directeur/Photo: Christian Berger
France/Autriche/Allemagne 2017, 108 minutes
Festival de Cannes 2017
Toronto International Film Festival 2017
«Tout autour le Monde et nous au milieu, aveugles». Instantané d'une famille bourgeoise européenne...
Comme toujours chez Michael Haneke, même le synopsis (archi court, comme vous avez pu le constater) est déjà une énigme. Haneke est tout, sauf un cinéaste gentil, et tous ses films (impressionnants, évidemment) laissent toujours un arrière-goût de cadeau empoisonné qui persiste dans la tête des gens qui l'ont vu.Et pourtant, Happy End se veut différent des films antérieurs de celui qui, jadis, avait donné un rôle à Thierry van Werveke.
Télérama, lors du Festival de Cannes, a par ailleurs très bien cerné la volonté du cinéaste autrichien d'en finir avec les idées reçues à propos de son oeuvre antérieure: Venez en compétition à Cannes et repartez avec une Palme d’or. Revenez en compétition à Cannes et repartez avec une deuxième Palme d’or. Revenez encore en compétition à Cannes et… En triomphant avec Le Ruban blanc (2009) puis Amour (2012), Michael Haneke s’est retrouvé dans la position du singe savant sommé de refaire toujours mieux son numéro. Et il a dit non. C’est la première bonne nouvelle apportée par Happy End : le cinéaste autrichien est toujours une forte tête. Il résiste. Au lieu de prétendre se surpasser lui-même, il se rassemble, embrasse ce qu’il est à travers un film rétrospectif qui renvoie à toute son œuvre, sans insistance et même avec une forme de légèreté. Le « Happy » du titre ne ment pas : il y a de la joie. Et pourtant, il ne s’agit que de fins en tous genres. Sur quel pied danser ? On hésite. Haneke, lui, se jette à l’eau. C’est l’affiche de son film : une mer très bleue. Qui sera le décor d’un suicide. (...) Avec quelques imperfections et beaucoup de talent déployé, Happy End est un film en mouvement. Presque vivifiant. (Jacques Strauss)
Et pour rester complet...
1000 JOER BUERG CLIERF
E Film vum Erny Koener, inzenéiert vum Marc Thoma
En dokumentaresche Film, eng spannend Zäitrees duerch 10 Joerhonnerten lokal ,national an international Geschicht . Vun groussen Evenementer, an där dat klengt Lëtzebuerg an der Weltgeschicht matgemëscht huet, bis zu de Problemer a Suerge vun de klenge Leit versicht de Film - aus der Siicht vun der Buerg Clierf a vum Éislek - en historesche Bou ze spanen. Zum Deel onverëffentlecht Quellen, Archivmaterial, Dokumenter an Originalopnamen ënnermaueren e sëlleche Spillzeenen, die dat dacks haart Liewen vun deemools op eng realistesch Manéier erëmspigelen. Iwwert 700 Acteuren, Statisten, Fachleit an Mataarbechter hu gehollef, dëst liewegt Billerbuch an Zäit vun iwwer 2 Joer ze schafen. D ‘Buerg Clierf, déi an hirer laanger Geschicht vill Stierm, Kricher , Misär , Héich-an-Déifpunkten erlieft huet, steet an dëser mouvementéierter Zäitrees stellvertriedend fir vill aner Plazen am Land wou ongeféier déi nämmlecht Zwëschefäll, Héichpunkten an Dramen passéiert sinn, wou raus dat heitegt Lëtzebuerg entstanen ass. (Text: Produktioun)
Et puis, pour ceux dont la gourmandise de films ne connait pas de limites...
Retrouvez les programme complet sur www.cineast.lu
Commentaires