Une belle semaine en perspective! VICTORIA AND ABDUL de Stephen Frears vous plongent en plein milieu de l'Angleterre colonialiste, avec une Judi Dench renversante dans le rôle d'une Reine Victoria grincheuse et malicieuse à la fois. Omar Sy incarnant le docteur KNOCK dans une nouvelle adaptation de la pièce de Jules Romans est pour le moins intrigant et nous avons un petit pincement au coeur pour un petit film mettant en scène un PETIT PAYSAN. Pour le reste, une comédie romantique américaine, un film d'animation horrifique français, une comédie débile tout aussi française et un petit tour du côté de Bollywood seront sur votre menu de la semaine. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
VICTORIA AND ABDUL ****
Titre français: Confident royal
Drame historique et sentimental
Réalisateur: Stephen FREARS
Avec Judi Dench, Ali Fazal, Eddie Izzard, Adeel Akhtar, Tim Pigott-Smith. Olivia Williams, Simon Callow, Michael Gambon, etc.
Scénariste: Lee Hall
d'après le livre "Victoria and Abdul: The True Story of the Queens Closest Confiant" de Shrabani Basu
Directeur/Photo: Danny Cohen
Musique: Thomas Newman
GB/USA 2017, 112 minutes
Sélection officielle aux Festivals de Venise, Toronto et Londres (Film d'Ouverture)
L’extraordinaire histoire vraie d’une amitié inattendue, à la fin du règne marquant de la Reine Victoria. Quand Abdul Karim, un jeune employé, voyage d’Inde pour participer au jubilé de la reine Victoria, il est surpris de se voir accorder les faveurs de la Reine en personne. Alors que la reine s’interroge sur les contraintes inhérentes à son long règne, les deux personnages vont former une improbable alliance, faisant preuve d’une grande loyauté mutuelle que la famille de la Reine ainsi que son entourage proche vont tout faire pour détruire. A mesure que l’amitié s’approfondit, la Reine retrouve sa joie et son humanité et réalise à travers un regard neuf que le monde est en profonde mutation...(Résumé: Universal France)
Un beau film, un film somptueux, haut en couleurs, très ou presque trop britannique, avec une Judi Dench royale voire impériale. Je l'ai vu à Toronto, puis revu en vision de presse au Luxembourg et je continue d'adorer le film qui - et c'est ce que certains critiques lui reprochent - fait revivre l'époque colonialiste de la Grande-Bretagne sous le régne de la Reine Victoria. Bien évidemment que l'oppression et le racisme latent des Britanniques vis-à-vis de la population indienne est omniprésente à travers le film, mais il y a des voix discordantes aussi, notamment celle du compagnon d'infortune d'Abdul, le pauvre Mohammad, qui n'arrête pas de vociférer (à raison) contre la tirannie des Anglais et qui en sera d'ailleurs la victime. Le film s'ouvre sur un panneau indiquant que "tout cela est basé sur des faits réels...ou presque" et c'est ainsi qu'il faut l'approcher - avec une pincée de sel ou de curry. Stephen Frears reste un des grands du cinéma britannique et l'ironie et la chaleur humaine omniprésente pendant près de deux heures fait de VICTORIA AND ABDUL une oeuvre chaleureuse à ne pas manquer. Et tant mieux si le film provoque des discussion sur le rôle colonialiste des Anglais. Quatre étoiles! (jpt)
KNOCK
Comédie
Réalisatrice: Lorraine LEVY
Avec Omar Sy, Alex Lutz, Ana Girardot, Sabine Azéma, Pascal Elbé, Audrey Dana, Michel Vuillermoz, Hélène vincent, Andréa Ferréeol, Rufus, etc.
Scénariste: Lorraine Levy
d'après la pièce de Jules Romans
Directeur/photo: Emmanuel Soyer
Musique: Cyrille Aufort
France 2017, 113 minutes
Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une "méthode" destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s'ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maitre dans l'art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu'il n'avait pas prévues : les sentiments du coeur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter...(Résumé: Mars Films)
Est-ce que cela vous chatouille ou vous gratouille? Qui ne se souvient (du moins ceux qui sont assez âgés pour avoir vu le film, sinon regardez ci-dessous) de cette merveilleuse réplique susurrée par le grand Louis Jouvet dans le KNOCK réalisé en 1951 pr Guy Lefranc. Dans la nouvelle adaptation, Louis Jouvet s'est transformé en Omar Sy et a donc changé de couleur de peau. Je trouve l'idée intéressante, c'est pourquoi il faut absolument donner sa chance au film dont la bande-annonce est bien belle, aussi.
Louis Jouvet...en 1951...anthologique!
PETIT PAYSAN
Drame
Réalisateur: Hubert CHARUEL
Avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners, Isabelle Candelier
Scénaristes: Claude Le Pape, Hubert Charuel
Directeur/Photo: Sebastien Goepfert
Musique: Quentin Lepoutre
France 2017, 90 minutes
Semaine de la Critique, Cannes 2017
Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa sœur vétérinaire et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n’a rien d’autre et ira jusqu’au bout pour les sauver...(Résumé: Pyramide Distribution, France)
Hubert Charuel a été particulièrement marqué par la crise de la vache folle durant les années 1990. Le réalisateur se rappelle : "Je me revois devant la télé, il y a un sujet sur la maladie, personne ne comprend ce qui se passe, on tue tous les animaux. Et ma mère me dit : « Si ça arrive chez nous, je me suicide ». J’ai dix ans et je me dis que ça peut arriver… Je me souviens de la tension qu’il y avait partout. Comme Pierre le fait avec sa soeur, les paysans appellent souvent leur vétérinaire, ils veulent être rassurés. Et Creutzfeld-Jacob était si particulier que les vétos ne savaient pas quoi dire. On ne savait pas par où passait la contamination, c’était la panique générale. Une paranoïa totale." (Extrait du dossier de presse)
- Avec un sens du casting, de l’écriture, du filmage et du montage, le jeune cinéaste défriche un terrain peu visité, la fiction agricole qui vire au genre. (Bande à part) Entre un rêve de vache, un vêlage filmé en temps réel, quelques brefs moments d’humour et de suspens, "Petit Paysan" a su se frayer un chemin à travers la grande fresque cinématographique de la ruralité française. (Positif) "Petit paysan", dans ses meilleurs moments, prend la forme d’un cri d’adieu, sombre et sanglant, à la campagne française. (Cahiers du Cinéma) Le film navigue constamment sur une ligne tendue entre le réel et l’abstrait, cette frontière indéfinissable entre ce que l’on connaît du monde et ce que celui-ci, par sa violence et son caractère arbitraire, nous pousse à faire, nous entraînant ainsi de l’autre côté. (Critikat.com)
THE ONLY LIVING BOY IN NEW YORK
Comédie dramatique et sentimentale
Réalisateur: Marc WEBB
Avec Kate Beckinsale, Callum Turner, Jeff Bridges, Pierce Brosnan, Wallace Shanetc.
Scénariste: Allan Loeb
Directeur/Photo: Stuart Dryburgh
Musique: Rob Simonsen
USA 2017, 88 minutes
Thomas, fraîchement diplômé, est étouffé par la vie confortable de ses parents. Tout change lorsqu’il découvre que son père a une aventure avec une jeune femme à la beauté subjuguante. Thomas veut protéger sa mère fragile, mais il est de plus en plus obsédé par l’aventure de son père et par sa jolie maîtresse en particulier...
Une belle distribution, une ravissante actrice principale (Kate Beckinsale) souvent utilisée dans des rôles frôlant la nullité et un scénario "sous-écrit" selon nos confrères américains, autant vous dire que ce film coproduit par Amazon et sorti un peu de nulle part, dont aucune sortie ne semble d'ailleurs prévue en France, ne devrait pas faire beaucoup d'étincelles. Le premier film du réalisateur de "The Amazing Spider-Man" et de sa suite en huit ans!
- “The Only Living Boy in New York” is the new movie from director Marc Webb, who made “The Amazing Spider-Man” and its sequel (as well as the cookie-cutter child-genius drama “Gifted”), and it’s the first film he’s directed since “(500) Days of Summer” — yes, eight years ago — in which you can really feel the prickly pulse of his sensibility. It’s like “The Graduate” recast as a glibly literate slacker comedy with an entangled kink or two. (...) The predicament in which Thomas finds himself is a kind of “Graduate Lite,” with Beckinsale’s Johanna as a less suburban, more girlishly inviting Mrs. Robinson who drags Thomas into the real world. But what he needs to discover isn’t really about sex. It’s about where he came from. (Owen Gleiberman/Variety)
ZOMBILLÉNIUM
Film d'animation numérique
Réalisateurs: Arthur DE PINS, Alexis DUCORD
Avec les voix de Emmanuel Curtil, KellyMarot, Alexis Tomassian, etc.
Scénariste: Alexis Ducord,
d'après les bédés de Arthur De Pins
Musique: Eric Neveux, Mat Bastard
France 2017, 78 minutes
Présenté aux Festivals de Cannes et d'Annecy en 2017
Dans le parc d’attractions d’épouvante Zombillénium, les monstres ont le blues. Non seulement, zombies, vampires, loups garous et autres démons sont de vrais monstres dont l’âme appartient au Diable à jamais, mais en plus ils sont fatigués de leur job, fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes, bref, fatigués de la vie de bureau en général, surtout quand celle-ci est partie pour durer une éternité... Jusqu'à l'arrivée d'Hector, un humain, contrôleur des normes de sécurité, déterminé à fermer l’établissement. Francis, le Vampire qui dirige le Parc, n’a pas le choix : il doit le mordre pour préserver leur secret. Muté en drôle de monstre, séparé de sa fille Lucie, et coincé dans le parc, Hector broie du noir... Et si il devenait finalement la nouvelle attraction phare de Zombillénium ? (Résumé: Gebeka Films France)
Bientôt "Halloween". Et pourquoi pas un dessin animé plutôt qu'une de ces sempiternelles et malsaines histoires américaines, où le sang et les tripes coulent à flots. En plus, c'est enfants admis!
- Zombillénium est à l'origine une série de bandes dessinées franco-belges du dessinateur Arthur De Pins. C'est en 2008, alors qu'il faisait des illustrations, que ce dernier a été contacté par Frédéric Niffle, le rédacteur en chef de Spirou Magazine, pour faire les couvertures du numéro spécial Halloween. De Pins se rappelle : "Alors là je tombe des nues... et j’ai répondu « oui ». Parce que déjà ça me faisait marrer, et en plus les monstres, c’est-à-dire les vampires, les zombies, les loups-garous, c’est un truc que j’aimais bien quand j’étais adolescent. Après, tout ce qui est fantastique, c’était un univers que j’avais laissé tomber depuis mes études, mais je me suis dis « pourquoi pas ? ». J’ai donc fait une couverture où on voyait tout un tas de monstres qui étaient en train d’enterrer le lecteur. Fred a adoré et m’a proposé d’en faire un album !" (Extrait du dossier de presse)
LES NOUVELLES AVENTURES DE CENDRILLON
Comédie débile
Réalisateur: Lionel STEKETEE
Avec Marilou Berry, Josiane Balasko, Arnaud Decret, Didier Bourdon, etc.
Scénariste: Daive Cohen
Directeur/Photo: Stéphane Le Parc
Musique: Maxime Desprez, Michael Tordjman
France 2017, 90 minutes
C’est l’anniversaire de Julie mais elle semble être la seule à s’en souvenir… Jusqu’à ce que Marco, l’homme qu’elle aime secrètement, l’appelle et lui annonce qu’il va passer chez elle pour lui déposer son fils car la baby-sitter a eu un contretemps. Julie est effondrée, tout le monde la considère comme une boniche. Seule avec ce petit garçon, particulièrement odieux, Julie décide de lui raconter l’histoire de Cendrillon… enfin presque...(Résumé:Pathé France)
Oui, il y a un public pour ce genre de comédie très française, mais je n'en fais pas partie. Permettez-moi de préférer des comédies du genre Le sens de la fête. Cela-dit, si la bande-annonce vous interpelle, by all means, courez-y!
BELVAL GOES BOLLYWOOD
SECRET SUPERSTAR
Mélodrame bollywoodien
Réalisateur, scénariste: Advait CHANDAN
Avec Zaira Wasim, Meher Vij, Aamir Khan, Raj Arjun, etc.
Directeur/Photo: Anil Mehta
Musique: Amit Trivedi
Inde 2017, 155 minutes
Parlé et chanté en hindi, sous-titres anglais
L'histoire de Insia, une jeune fille musulmane, qui - envers et contre tous - veut devenir chanteuse. Elle demande l'aide de Shakti Kumar, un directeur musical pompeux et haut en couleurs de l'aider à réaliser son rêve...
Le film est présenté à Kinepolis Belval au moment de sa sortie en Inde. Si vous avez envie de célébrer Diwali au cinoche, vous savez où aller!
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.