Cette semaine, vous retrouvez donc vos Hatari Papers qui ont dû se taper deux semaines sabbatiques pour cause de Toronto International Film Festival, où le soussigné a dégusté 37 films en neuf jours, dont plus que les deux-tiers étaient des oeuvres exceptionnelles, y compris le très envoûtant Gutland de Govinda Van Maele, pour lequel le Luxembourg devra sans doute patienter jusqu'au LuxFilmFest en mars 2018. La semaine cinématographique au Luxembourg est très variée puisqu'on passe de la grosse machine cartoonesco-violente au cinéma nettement plus intimiste (Claire Denis) et au documentaire signé Al Gore. En avant-première, vous ne voudrez surtout pas manquer Le sens de la fête d'Olivier Nakache et Eric Toledano, une comédie française qui nous a fait pleurer de rire au Festival de Toronto. Sachez aussi que la British and Irish Film Season (www.bifilmseason.lu) continue de déballer ses trésors jusqu'à samedi prochain. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine ?
KINGSMAN -THE GOLDEN CIRCLE
Titre français: Kingsman: Le cercle d'or
Comédie, film d'action
Réalisateur: Matthew VAUGHN
Avec Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong, Julianne Moore, Halle Berry, Channing Tatum, Jeff Bridges, Elton John, Michael Gambon
Scénaristes: Jane Goldman, Matthew Vaughn
d'après la bédé de Mark Millar, Dave Gibbons
Directeur/Photo: George Richmond
Musique: Henry Jackman
GB/USA 2017, 141 minutes
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice...(Résumé: 20th Century Fox France)
- Je dois avouer qu'en un premier temps, je n'avais guère apprécié le premier volet de Kingsman, dont la séquence excessivement violente dans l'église m'avait dérangée. Ce n'est que lors d'une revisite du film en home cinéma que les excès grotesques de Matthew Vaughn ont réussi à me faire rigoler. En espérant que la suite (dont on dit qu'elle est encore plus folle que l'original) remplisse son contrat!
- As if the original “Kingsman” weren’t cartoony enough, with its blade-legged lady assassin and gratuitous exploding-heads finale, the sequel has gone and pushed the franchise’s cheeky brand of absurdity even farther. The goofiness begins with the resurrection of two important characters, whose unequivocal deaths we witnessed in the first movie. First, there’s Charlie, a rival secret-service recruit played by Edward Holcroft, who lost his head in that notorious fireworks montage, now back with a bionic arm and a new boss (more on that in a minute). And then there’s Colin Firth’s character, impeccably dressed spy-master Harry Hart, who took a point-blank bullet to the eye — and here lives to tell about it. (Peter Debruge/Variety)
UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR
Comédie dramatique
Réalisatrice: Claire DENIS
Avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois, Philippe Katerine, Valeria Bruni-Tedeschi, Gérard Depardieu, Josiane Balasko
Scénaristes: Christine Angot, Claire Denis
Directrice/Photo: Agnès Godard
Musique: Stuart A. Staples
France 2017, 94 minutes
Prix SACD, Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2017
Isabelle, divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour...
- Une artiste peintre couche avec un banquier sans recevoir de lui en retour d’autre sentiment que celui d’une coucherie. Elle se laisse courtiser par un acteur et se retrouve dans le rôle de la dragueuse trop entreprenante. Elle ne rêve que d’amour, Isabelle. Mais quand elle le fait, la communication passe mal. Et quand elle en parle, elle ne le fait pas. Autour de ces motifs sur la femme seule en manque de sens et de sensualité, Un beau soleil intérieur s’organise en scènes qui forment à peine un scénario, mais fournissent une matière vive, spirituelle, drôle parfois, pour un cinéma de chambre habité. On y guette des contrastes, des lignes de force soudaines, des effets. Claire Denis choisit le dépouillement et n’accentue rien. La piste intellectuelle, cérébrale, reste une ligne claire : même quand Isabelle et son ami-amant acteur se retrouvent dans un théâtre, le décor ne devient pas un commentaire sur la comédie que se jouent ces personnages. Il y a aussi une piste jazz, émotionnelle, avec de belles ambiances musicales qui semblent tourner autour de la figure de l’amoureuse abandonnée, telle que l’a sacralisée Billie Holiday. Mais quand une voix s’élève, c’est celle d’Etta James, qui chante At Last : « Enfin, mon amour est là, mes jours de solitude sont finis et la vie est comme une chanson… » (Frédéric Strauss/Télérama)
AN INCONVENIENT SEQUEL: TRUTH TO POWER
Titre français: Une suite qui dérange: Le temps de l'action
Documentaire
Réalisateurs: Bonni COHEN, Jon SHENK
Avec l'ancien vice-président des États-Unis, Al Gore
USA 2017, 98 minutes
Sundance Film Festival 2017
Festival de Cannes 2017
L’ex vice-président Al Gore poursuit infatigablement son combat en voyageant autour du monde pour former une armée de défenseurs du climat et exercer son influence sur la politique climatique internationale. Les caméras le suivent en coulisse, saisissent des moments publics et privés, drôles et émouvants : alors que les enjeux n’ont jamais été aussi importants, il défend l’idée que les périls du changement climatique peuvent être surmontés par l’ingéniosité et la passion des hommes...(Résumé: Paramount France)
"Une suite qui dérange : le temps de l'action" fait suite à "Une vérité qui dérange" sorti en 2006 (qui avait reçu l'Oscar du meilleur film documentaire) et dans lequel Al Gore introduisait le changement climatique au cœur de la culture populaire. L'ex vice-président des Etats-Unis explique : "J’ai été sidéré – dans le bon sens du terme – par la réaction du public à "Une vérité qui dérange". Je connais tellement peu le cinéma que je dois bien reconnaître que je n’étais même pas sûr que ce soit une bonne idée de faire un film à partir de mon diaporama. Et pourtant, grâce au talent de Davis Guggenheim et de toute son équipe, sans parler de "Participant" qui nous a soutenus tout au long du tournage, le film est à la fois captivant et convaincant – et bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. Ce n’est pas à moi de me prononcer sur la portée historique du film, mais ce que je peux dire d’après les réactions qui sont revenues à mes oreilles, c’est qu’il a considérablement marqué un grand nombre de gens sur la planète. Je peux aussi vous dire que je voyage aux quatre coins du monde pour tenter d’informer les populations sur les solutions rentables pour sortir de la crise climatique. Et je continue à avoir des nouvelles de gens, presque tous les jours, qui me confient qu’Une vérité qui dérange a largement contribué à les convaincre de s’engager dans cette cause."
- It might be the understatement of the millennium to say that Donald Trump is not about to do the issue of climate change (or those who care about it) any great favors. Yet Trump’s ascendance could wind up doing a very big favor for “An Inconvenient Sequel: Truth to Power,” Al Gore’s winning and impassioned, stirring and proudly wonkish follow-up to “An Inconvenient Truth.” If Hillary Clinton were about to be inaugurated as president, then “An Inconvenient Sequel” would still be highly worth seeing, but the movie, which premiered tonight at Sundance to a justly enthusiastic audience, has now been given the kind of shot in the arm that only a seething enemy can provide. (...) Gore has been talking up this issue for 25 years now, and as the film makes clear, he isn’t tired of talking. You feel he’s got enough wind to power another sequel. What’s extraordinary is that this one, after a decade of global-warming fatigue, feels as vital as it does. When it plays in theaters this summer (Paramount has just given it a release date of July 28), “An Inconvenient Sequel” is likely to be another event, a part of the conversation, a movie that glories, once again, in the incisive power of its inconvenience. Ten years later, Al Gore is still bringing the news. (Owen Gleiberman/Variety)
THE GLASS CASTLE
Titre français: Le château de verre
Drame biographique
Réalisateur: Destin Daniel CRETON
Avec Brie Larson, Woody Harrelson, Naomi Watts, Max Greenfield
Scénaristes: Andrew Lanham, Destin Daniel Cretton
d'après le livre autobiographique de Jeannette Walls
Directeur/Photo: Brett Pawlak
Musique: Joel P. West
USA 2017, 128 minutes
Festival de Deauville 2017
Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine à New-York, a tout pour réussir et personne ne peut imaginer quelle fut son enfance. Elevée par un père charismatique, inventeur loufoque qui promet à ses enfants de leur construire un château de verre mais qui reste hanté par ses propres démons, et une mère artiste fantasque et irresponsable, elle a dû, depuis son plus jeune âge, prendre en charge ses frères et sœurs pour permettre à sa famille dysfonctionnelle de ne pas se perdre totalement. Sillonnant le pays, poursuivis par les créanciers, et refusant de scolariser leurs enfants, les Walls ont tout de même vécu une vie empreinte de poésie et de rêve, qui a laissé des marques indélébiles mais qui a créé des liens impossibles à renier...(Résumé: Metropolitan Filmexport France)
Un film qui raconte une histoire similaire à celle du merveilleux CAPTAIN FANTASTIC de Matt Ross (2016).
- You know that feeling that comes when a well-told biopic reaches the end and you finally see photos of the real-life figures behind the characters, where you can’t help but marvel at how thoroughly the actors seem to have absorbed the people they’re playing? “The Glass Castle” wraps with one of those slideshows, except this time, the people — New York gossip columnist Jeannette Walls and her family — may as well be aliens, that’s how different the end-credits photos and footage seem from the movie itself. That’s not to say the two-plus hours that came before haven’t been moving. But there’s a fire behind unconventional patriarch Rex Walls’ eyes — and a sense of tragedy hidden by Rex’s square-jawed, movie-star handsome face — that was completely absent from Woody Harrelson’s otherwise powerful performance as the man who made life so hard for Jeannette and her siblings. And while it’s exciting to see Brie Larson working with “Short Term 12” director Destin Daniel Cretton again, she’s not in the film nearly enough, since so much of Jeannette’s story is told in flashback featuring different actors as her younger self. (Peter Debruge/Variety)
SIXTY 8
Dokumentarfilm
Regisseur: Andy BAUSCH
Mat bal jidderengem, deen 1968 Rang an Numm hat
Lëtzebuerg 2017, 84 Minutten
Mee 68. Maoisten, Hippien, d'Roud Wullmaus, den Dany Cage, d'Konsdrefer Scheieren, de Planning, d'Schülerstreiken… an d‘Kierch (matzen) am Duerf...
LE PETIT SPIROU
Comédie familiale
Réalisateur: Nicolas BARY
Avec Sacha Pinault, Pierre Richard, François Damiens, Natacha Régnier
Scénariste: Laurent Turner
d'après la bédé de Philippe Tome, Jean-Richard Geurts
Directeur/Photo: Vincent Gallot
Musique: Rolfe Kent
France 2017, 86 minutes
Petit Spirou, comme toute sa famille avant lui, a un destin professionnel tout tracé. Quand sa mère lui annonce qu’il intègrera dès la rentrée prochaine l’école des grooms, Petit Spirou, avec l’aide de ses copains, va profiter de ses derniers jours de classe pour déclarer sa flamme à Suzette. Et pas n’importe comment. Ils décident de vivre une aventure extraordinaire...(Résumé: La Belle Company/Apollo Films)
C'est la troisième fois que Nicolas Bary signe l'adaptation d'une oeuvre pour enfants sur grand écran, après Les Enfants de Timpelbach et Au bonheur des ogres, (NDLR: par ailleurs deux coproductions luxembourgeoises). Le metteur en scène explique ce qui l'intéresse tant dans cette thématique : "J’ai grandi dans une sorte de bulle onirique, habité par les films de Spielberg, Lucas, Gilliam ou Burton, marqués par l’univers du conte. J’étais également passionné par la BD ou les jeux vidéo et je crois que mon envie d’aller vers le cinéma est née de là..." (Dossier de presse)
Et, en avant-première, un des grands moments du Festival de Toronto
LE SENS DE LA FÊTE ****
Comédie
Réalisateurs: Eric TOLEDANO, Olivier NAKACHE
Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Vincent Macaigne, Eye Haidara
France 2017, 117 minutes
Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie. Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête...(Résumé: Gaumont Distributuon)
Commentaires