La rentrée traditionnelle se fait aux environs du 15 septembre, mais si - au cours de la même semaine - on vous propose 120 BATTEMENTS PAR MINUTE **** de Robin Campillo, Grand Prix au Festival de Cannes, THE BEGUILED de Sofia Coppola, remake d'un classique de Don Siegel, également rescapé de Cannes, MY COUSIN RACHEL de Roger Michell avec Rachel Weisz et - en moins sérieux quand même - THE HITMAN'S BODYGUARD de Patrick Hughes, où Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds font les pitres, on ne va pas cracher dessus, n'est-ce pas? Avec une petite ou même une grande pensée à celui qui continue de me faire rire aux larmes à chaque fois que je revois un de ses films - Monsieur Jerry Lewis - qui s'est éteint ce Dimanche à l'âge de 91 ans. J'ai vu le show de Jerry sur scène deux soirs de suite au Hall Omnisports à Differdange, dans les années 1980, deux soirées qui comptent parmi les plus beaux (et les plus drôles) moments de ma vie. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
120 BATTEMENTS PAR MINUTE ****
Drame
Réalisateur: Robin CAMPILLO
Avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel
Scénaristes: Robin Campillo, Philippe Mangeot
Directeur/Photo: Jeanne Lapoirie
Musique: Arnaud Rebotini
France 2017, 142 minutes
Grand Prix Festival de Cannes 2017
Au début des années 1990, le jeune Nathan assiste pour la première fois à une réunion de l'association Act Up Paris, qui fait de la prévention et lutte pour les droits des séropositifs. Au cours de cette réunion pleine de disputes et de tensions, il découvre des militants hétéroclites mais très motivés par leur combat. Devenu adhérent, il apprend son mode de fonctionnement, ses prises de parole codées et s'y investit de plus en plus, participant à des groupes de réflexion, mais aussi à des interventions percutantes dans des laboratoires pharmaceutiques. Peu à peu, il se rapproche de Sean, un séropositif aux idées radicales...(Résumé: Télérama)
- Kinepolis a eu la bonne idée de présenter 120 BATTEMENTS PAR MINUTE à la presse luxembourgeoise, la semaine passée. Souvenez-vous de l'impact de PHILADELPHIA de Jonathan Demme en 1993 et de l'émotion que le film avait jadis suscité à l'échelle globale. 24 ans plus tard arrive un film-fleuve français (il dure 2 heures et 22 minutes, que cela ne vous décourage surtout pas) qui avait bouleversé le Festival de Cannes en mai dernier et qui vous restera à travers la gorge pendant très longtemps après la vision. Superbement interprété par une équipe du tonnerre, où seule Adèle Haenel est un peu plus connue, ce film fait le point sur une épidémie qui continue de faire des ravages. Un des très grands films de 2017. (jpt)
- Les personnages (d’une intelligence folle) et leurs interprètes sont tous fantastiques, du plus petit au plus grand. Le récit distingue certes peu un peu l’un d’entre eux, le sort du groupe pour en faire un personnage principal, central : c’est Sean, 26 ans, interprété par Nahuel Perez Biscayart, qui est formidable. Mais que dire d’autre de Saadia Bentaïeb, dans le rôle de sa mère, qu’on ne voit peut-être que cinq minutes dans le film et qui vous terrasse par la justesse de son jeu – et certes la beauté de son personnage ? Il y aurait encore beaucoup à dire sur '120 battements par minute', mais ne perdons pas de temps nous non plus, pour affirmer que c’est l’un des plus grands films de cette 70e édition. Qu’il emporte tout sur son passage ! (Les Inrocks)
L'autre film de la semaine
THE BEGUILED
Drame
Réalisatrice: Sofia COPPOLA
Avec Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning
Scénariste: Sofia Coppola
basé sur un scénario original (1971) Albert Maltz, Irene Kamp,
tiré du roman de Thomas Cullinan
qui fut à l'origine du film réalisé par Don Siegel
Directeur/Photo: Philippe Le Sourd
Musique: Phoenix
USA 2017, 93 minutes
En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d'un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu'elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l'atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu'à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous...(Résumé: Universal France)
- J'aime beaucoup le film réalisé en 1971 par Don Siegel, avec Clint Eastwood, Geraldine Page et Elizabeth Hartmann dans les rôles principaux, une oeuvre qui fera partie pour toujours de mes fantasmes de jeunesse. Je mets donc la barre très haute pour Sofia Coppola et j'espère qu'elle ne me décevra pas. Je me demande aussi si Colin Farrell (que je n'ai jamais vraiment aimé) parviendra à remplacer l'image de Clint Eastwood dans ma tête, mais je rois que j'aurai nettement moins de problèmes avec Mesdemoiselles Kidman, Dunst et Fanning qui (du moisn dans la bande-annonce) semblent apporter un air de modernité à leurs personnages. Picnic at Hanging Rocks meets Civil War? Et puis, le film a une durée très raisonnable de 93 minutes, ce qui est rassurant! (jpt)
- Si le titre est au pluriel, c'est qu'il s'applique, tour à tour, à l'ensemble des personnages, en vertu d'une dialectique de la proie et du prédateur, comme il y a celle du maître et de l'esclave. Pour le mâle, toutefois, gare au geste fatal, à la castration, fût-elle symbolique ! Quand la loi du désir s'avère cruelle pour ces dames (une seule exceptée), le rapport de force leur reste favorable. Les Proies n'est pas un film féministe, mais il montre des héroïnes endurantes, et finalement solidaires. Des femmes insatisfaites, mais puissantes. (Télérama)
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Don Siegel’s 1971 Civil War drama “The Beguiled,” starring Clint Eastwood as a wounded Union soldier hiding out at a girls’ boarding school in rural Mississippi, is a quintessential film of the early ’70s — and by that, I don’t mean it’s any sort of masterpiece. Far from it. It’s a crudely lit piece of baroque Gothic exploitation, “gripping” yet overwrought, and it basically has the plot of a porn film. Eastwood’s character falls into one bed after another, and he receives a shockingly cruel punishment when Geraldine Page, as the turned-on but repressed headmistress, makes the vengeful decision to amputate his injured leg for dubious medical reasons. “The Beguiled” is like a mediocre Tennessee Williams play staged by Sam Peckinpah as a third-wave-feminist horror film. Yet there’s no denying it’s a picture of its time. So why would Sofia Coppola want to remake it? If you’re the sort of moviegoer who favors good taste over sensation, restraint over decadence, and decorous drama over porno leering, then you may actually like Coppola’s coolly pensive and sober new version of “The Beguiled.” But anyone else may wonder what, exactly, the movie thinks it’s doing. (Owen Gleiberman/Variety)
Si vous n'avez jamais vu le film de Don Siegel,
ou si vous avez envie de la revoir,
sachez qu'il vient de ressortir en BluRay
Peut-être le troisième film de la semaine...
MY COUSIN RACHEL
Drame romantique
Réalisateur: Roger MICHELL
Avec Rachel Weisz, Sam Claflin, Holliday Granger, Iain Glen
Scénariste: Roger Michell
d'après le roman de Daphne Du Maurier
Directeur/Photo: Mike Eley
Musique: Rael Jones
GB/USA 2017, 106 minutes
Angleterre, début du XIXème siècle. Philip, un jeune noble anglais, apprend la mort mystérieuse de son cousin en Italie, survenue peu après son mariage secret avec la jeune et jolie veuve Rachel. Il n’a qu’une idée en tête : découvrir les véritables raisons de sa mort afin de le venger par tous les moyens. Mais la visite inattendue de cette nouvelle cousine va tout bouleverser...(Résumé: Télérama)
- Le roman de Daphne Du Maurier avait été filmé en 1952 par Henry Koster, sur un scénario de Nunnally Johnson, avec Olivia De Havilland et un très jeune Richard Burton dans les rôles principaux. Le remake du cinéaste britannique Roger Michell offre un rôle en or à la magnifique Rachel Weisz qui fut même prédestinée pour interpréter le personnage par son prénom. Images somptueuses, nature envoûtante, atmosphère mélodramatique, tout l'univers de l'auteure de Rebecca est bien présent dans ce grand film romantique qui, il est vrai, rappelle une époque glorieuse du cinéma anglo-saxon désormais (presque) disparu. (jpt)
- Rachel a-t-elle empoisonné à petit feu son riche mari anglais ? Le cousin de ce dernier en est persuadé, et veut le venger. Mais quand il rencontre la belle Italienne, ses certitudes vacillent... Toute l'ambiguïté du roman de Daphne du Maurier repose ici sur le jeu de Rachel Weisz, dans la peau de l'énigmatique Rachel. Femme fatale ou oie blanche, maîtresse passionnée ou idéaliste romantique, l'actrice britannique peut tout incarner avec la même sincérité, la même finesse. Dans la tendresse comme dans la dureté, dans le désespoir comme dans la colère, elle livre une performance majuscule, troublante de bout en bout. On aurait aimé autant de mystère et de fièvre dans la réalisation de Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill). Sa reconstitution de l'Angleterre rurale du xixe siècle est, certes, très élégante. Mais bien lisse... — Samuel Douhaire/Télérama
- The words “your reputation precedes you” may as well have been coined with “My Cousin Rachel” in mind: From the title of Daphne du Maurier’s novel, which stirs an air of fevered anticipation around a character that doesn’t actually make her entrance until more than 20 minutes into the story, to the wild rumors swirling around her early on — that she’s a sex fiend, a murderess and maybe even a witch — “My Cousin Rachel” encourages us to jump to conclusions before using its tricksy ways to call all of those hasty half-truths into question. Du Maurier’s novel was adapted for the big screen once before, with Olivia de Havilland in the title role, though the enigmatic antiheroine has never been as seductive, cunning or deliciously ambiguous as she is in the hands of Rachel Weisz, who steps into a character practically overshadowed by others’ idea of her and unlocks more hidden dimensions than we might have thought possible. Whereas it was Richard Burton’s Philip whom Rachel seduced in the 1952 version, the update offers a shirtless, stubble-bearded Sam Claflin (Finnick O’Dair in the “Hunger Games” franchise) in his place, all but ensuring that Weisz dominates the picture. (Peter Debruge/Variety)
THE HITMAN'S BODYGUARD
Comédie, film d'action
Titre français: Hitman & Bodyguard (d'uh!)
Titre québécois: Mon meilleur ennemi (re-d'uh!)
Réalisateur: Patrick HUGHES
Avec Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Gary Oldman, Salma Hayek, Richard E. Grant, Joaquin de Almeida
Scénariste: Tom O'Connor
Directeur/Photo: Jules O'Loughlin
USA 2017, 119 minutes
Le garde du corps Michael Bryce était considéré comme l’un des meilleurs de la profession, avant que l’un de ses gros clients soit liquidé sous ses yeux. Depuis, tombé en disgrâce, il accepte bien malgré lui des contrats de surveillance peu intéressants. Mais lorsqu’il reçoit un appel de détresse de son ancienne flamme, une agente d’Interpol, il sent que sa chance a tourné. Sa joie sera cependant de courte durée car il doit escorter Darius Kincaid, un tueur à gages obligé de témoigner contre un dictateur d’Europe de l’Est devant la Cour internationale de justice de La Haye. Dans les 24 heures dont ils disposent pour se rendre à destination, ces deux hommes que tout oppose auront à unir leurs forces pour survivre aux attaques des hommes de main lancés à leur poursuite...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
- L'affiche s'inspirant de celle du BODYGUARD (avec Kevin Costner et Whitney Houston) donne à elle-seule l'envie de voir le film, même si en France, l'affiche et le titre du film ont été changés, allez comprendre. Cependant, si vous avez envie d'apprendre l'anglais, ne vous fiez pas trop aux échanges corsés entre Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds, car si vous les répétez en bonne compagnie, vous risques de vous faire taper dessus. Le film violent et vulgaire à souhait ne s'adresse pas à tous le monde, mais son humour directement inspiré des dessins animés genre Tex Avery ou Roadrunner vont faire quelques heureux. (jpt)
- À la fois drôle et excitant, le film contient plusieurs scènes de poursuites spectaculaires, d’affrontements brutaux et de fusillades sanglantes. L’histoire bénéficie de la complicité de deux acteurs populaires (Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds), et se déroule sur un ton parfois amusant. Des dialogues vulgaires sont à signaler. (Régie du Cinéma Québec)
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“The Hitman’s Bodyguard” is about as close to a live-action cartoon as you’re likely to get this year — you know, the kind where someone blows a cannonball-shaped hole through Wile E. Coyote’s abdomen or a stick of dynamite reduces him to a pile of cinders, and the next thing you know, he’s up and chasing the Road Runner again. That’s not a style that works much of the time (see “Shoot ’Em Up” or early Arnold Schwarzenegger flop “The Villain”), but in the hands of “The Expendables 3” helmer Patrick Hughes — and more importantly, owing to the chemistry of stars Samuel L. Jackson and Ryan Reynolds — it makes for a delightfully ridiculous screwball action comedy. (Peter Debruge/Variety)
Et en avant-première
Documentaire musical
Réalisateur: Josh HOMME
Avec Iggy Pop, Josh Homme, Anthony Bourdain
USA 2017, 81 minutes
More2Screen and Eagle Rock Films proudly present the theatrical release of "American Valhalla" — a documentary recounting the musical journey of Iggy Pop and QUEENS OF THE STONE AGE frontman Joshua Homme. Co-directed by Homme and Andreas Neumann, the film explores the collaboration that evolved into the release of Iggy Pop's most recent album, "Post Pop Depression" (2016) and a subsequent critically acclaimed tour. "American Valhalla" traces this kinship from Iggy's initial text to Homme, through the album's creation and the following tour, narrated by only those who were there.
A young Joshua Homme spent his days blasting Iggy Pop's "Repo Man" theme from his boombox — the raw, raging sounds driving his hands to pick up a guitar and make a rock ruckus all his own. Fast forward a few decades — his idol gets in touch with him out of the blue, and asks if he'd like to work on some songs. A casual collaboration developed into a landmark release for both artists: "Post Pop Depression".
"American Valhalla" follows Iggy, Homme, his QUEENS OF THE STONE AGE bandmate Dean Fertita (guitar) and Matt Helders (drums; ARCTIC MONKEYS) as they wrote and recorded "Post Pop Depression" — in total secrecy — at Rancho De La Luna studio in the Mojave Desert. The film sits the viewer right in the room with Iggy, Homme and company behind the boards and between the riffs, examining their creative process. Lyric sheets, letters and journal entries open the doorway to the chemistry and energy of their musical experience.
In the midst of planning the tour to support the album, Iggy receives news of David Bowie's passing, moving him to deep contemplation of his own impermanence and legacy… We watch him, at his most vulnerable, rehearse with Homme, Fertita and Helders, QUEENS OF THE STONE AGE's Troy Van Leeuwen (guitar) and journeyman bassist/guitarist Matt Sweeney. Kicking off at the Teragram Ballroom in Los Angeles last March, the tour culminated in a final, explosive show at the Royal Albert Hall in London (captured on "Post Pop Depression: Live From The Royal Albert Hall", which was released on DVD and Blu-ray via Eagle Rock Entertainment last fall).
With conversations led by Anthony Bourdain, complemented by stunning photography and cinematography by Andreas Neumann, "American Valhalla" sets its lens on the journey from the studio, to rehearsals, to the concerts, capturing the growing bond between the musicians every step of the way. Amidst this unflinching portrait of inspiration and creativity, a central mantra of "American Valhalla"'s 81 minutes is revealed: "You risk nothing, you gain nothing." (blabbermouth,.net)
- A danger-rock legend seeks rejuvenation via new collaborators in American Valhalla, a we're-not-worthy doc directed by Andreas Neumann and the young musician in question, Josh Homme of Queens of the Stone Age. It's all about Iggy Pop, of course — the eternal bad boy who returned to the hard stuff with Homme after making a curious detour into French chanson for a record or two — even if much of the making-of storytelling and perspective on the record's ensuing tour comes from the youngsters. Die-hard fans of either artist will find something to enjoy as the film continues its worldwide tour of theatrical bookings, but in video afterlife it will add little to Iggy lore. (Hollywood Reporter)
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