Le KING KONG de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper de 1933 restera - pour toujours - un des plus beaux films d'amour jamais tournés. Les deux remakes officiels, le ringard KING KONG de John Guillermin (1976) et le spectaculaire KING KONG de Peter Jackson (2005) ont perpétué le mythe du plus beau singe de l'histoire du cinéma, mais ils n'ont jamais atteint le même degré de poésie que l'original. Cette semaine, KONG: SKULL ISLAND de Jordan Vogt-Roberts rend hommage au grand chevelu, mais sous forme d'un spin-off corsé pour lequel nos collègues américains et canadiens se sont enthousiasmés. Vivement mercredi donc! MISS SLOANE de John Madden, présenté en avant-première au LuxFilmFest, sort ce mercredi et offre un rôle en or à Jessica Chastain, une des actrices les plus en vogue du moment. À ne pas rater non plus, EEN ECHTE VERMEER/A REAL VERMEER de Rudolf Van den Berg, coproduit par Tarantula, tourné partiellement dans notre pays, avec une très belle musique de "notre" André Dziezuk et - pardon pour l'immodestie - sous-titré en français par Hatari Publishing. Quatrième larron de la semaine, LA CONFESSION de Nicolas Boukhrief aborde une thématique qui pourrait faire jaser dans les chaumières. Pour le reste, le LuxFilmFest continue jusqu'au weekend et il y a plein de très bonnes choses à y voir. Finalement, pour bien faire, Utopolis Belval a ajouté un film à la 13ième heure, PATIENTS, réalisé par par Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
KONG: SKULL ISLAND
Aventures fantastiques
Réalisateur: Jordan VOGT-ROBERTS
Avec Tom Hiddleston, Samuel L, Jackson, Brie Lerson, John Goodman, John C. Reilly, John Ortiz, Corey Hawkins
Scénaristes; Max Borenstein, Dan Gilroy, Derek Connolly
basé sur des personnages inventés par Edgar Wallace et Merian C. Cooper (1933)
Directeur/Photo: Larry Fong
Musique: Henry Jackman
USA/Vietnam 2017, 118 minutes
Un groupe d’explorateurs réussit à convaincre le gouvernement américain de financer une expédition sur une île mystérieuse quelque part dans le Pacifique. Puisque la guerre du Vietnam est maintenant chose du passé, le lieutenant-colonel Packard et ses hommes assureront la sécurité durant l’excursion. Très tôt, les voyageurs découvrent que l’île est peuplée de créatures géantes, parmi lesquelles il y a un puissant gorille, défenseur d’une bourgade d’aborigènes qui le vénèrent. Malheureusement, le contact entre les humains et ces monstres tourne au vinaigre. La terreur s’installe et chacun lutte pour sa survie...(Résumé: Régie du Cinéma Q uébec)
Cette nouvelle version de films qui mettent en vedette King Kong, le gorille géant au cœur tendre, présente un récit qui diffère quelque peu des productions précédentes. Malgré tout, elle conserve les principaux éléments qui en ont fait des succès en utilisant les toutes dernières technologies numériques afin d’entretenir un climat tendu et de susciter la frayeur chez le spectateur. (Régie Québec)
Je suis un fan inconditionnel du KING KONG original de 1933, réalisé par Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack, d'après une idée de Edgar Wallace, avec Faye Wray, la première véritable "scream queen" de l'histoire du cinéma. Les trucages imaginés à l'époque par le légendaire Willis O'Brien ont fait date dans l'histoire du cinéma et ont continué d'inspirer les responsables d'effets spéciaux comme Ray Harryhausen ou des dingues de cinéma fantastique comme Peter Jackson ou Guillermo Del Toro. Après deux remakes moins ou plus réussis, ceux de John Guillermin en 1975 et de Peter Jackson en 2005, c'est cette fois au tour de Jordan vogt-Roberts, réalisateur (en 2013) de KINGS OF SUMMER de redonner du tonus à notre singe chéri. À en croire nos confrères nord-américains, il aurait réussi son pari, puisque KONG: SKULL ISLAND est célébré comme un des meilleurs films d'action et de "créatures" depuis fort longtemps, à un point tel que le tomato meter sur Rotten Tomatoes atteint un score positif de 83 %. Vivement mercredi, donc!
A reboot set entirely on the great ape's jungle island proves to be a better creature feature than either of the previous remakes. (...) The surprise is that “Skull Island” isn’t just 10 times as good as “Jurassic World”; it’s a rousing and smartly crafted primordial-beastie spectacular. The entire film takes place on Kong’s jungle island home (he doesn’t scale any skyscrapers — in New York or Dubai), and you could say that it’s more action-based and less ambitious than either of the “King Kong” remakes: the snarky, overblown, justly reviled 1976 knockoff or Peter Jackson’s good but still not good enough 2005 retread. Yet in its jungle-stranded B-movie way, “Kong: Skull Island” may come closer in spirit to the wide-eyed amazement of the original than either of those remakes. That’s because it’s more casually willing to be its own thing. The 1933 version of “King Kong” is still definitive — the most awe-inspiring and emotionally transporting giant-monster movie ever made. Part of the problem with both remakes is that they were straining to live up to what could never be equaled. “Skull Island” is more modest, but by staying on Skull Island and updating the place, it takes you somewhere you haven’t been. The movie updates Kong, too — he’s a true savage and nobody’s sweetheart, and though he’s been brought to life by motion capture, it takes a while before his outsize “humanity” kicks in. But when it does, it feels earned, and you’re grateful to the movie for not milking it. (Owen Gleiberman/Variety)
Mix King Kong with The Lost World, spike it with a bracing dash of Apocalypse Now and you've got Kong: Skull Island, in which Warner Bros. finally gets the effects-driven fantasy adventure formula right again after numerous misfires. This highly entertaining return of one of the cinema's most enduring giant beasts moves like crazy — the film feels more like 90 minutes than two hours — and achieves an ideal balance between wild action, throwaway humor, genre refreshment and, perhaps most impressively, a nonchalant awareness of its own modest importance in the bigger scheme of things; unlike most modern franchise blockbusters, it doesn't try to pummel you into submission. Leagues better than Peter Jackson's bloated, three-hour Kong of 2005, this one looks poised for strong returns and potential sequels co-starring hinted-at monsters from movie lore. (Todd McCarthy/Hollywood Reporter)
MISS SLOANE
Drame
Réalisateur: John MADDEN
Avec Jessica Chastain, Mark Strong, Sam Waterston, Gugu Mbatha-Raw, John Lithgow, Michael Stuhlbarg
Scénariste: Jonathan Perara
Directeur/Photo: Sebastian Blenkov
Musique: Max Richter
USA/France 2017, 132 minutes
Sélection officielle LuxFilmFest 2017
Elizabeth Sloane, lobbyiste influente à Washington, est recrutée par l’agence Peterson Wyatt, en vue d’un vote important au Congrès américain sur l’adoption d’une loi restrictive sur les armes à feu. Alors que son ancien employeur est le porte-parole d’un groupe conservateur qui prône le rejet de cette loi, Elizabeth et son équipe tentent de convaincre les sénateurs indécis de rejoindre les partisans de l’acceptation. Cet affrontement entre les deux camps donnera lieu à des stratégies agressives où les coups bas, quelquefois illégaux même, seront monnaie courante...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Avec tout ce qui se passe actuellement aux USA qui ont été totalement déstabilisés par un Président mégalomaniaque, le cinéma politique risque de faire des petits dans un futur proche. MISS SLOANE, produit par EuropaCorp en France, a été imaginé et tourné avec que la merde ne tape dans le ventilateur, mais son sujet - les armes à feu - est toujours d'une actualité brûlante en Amérique, où une nouvelle "guerre civile" pourrait se déclencher en cas d'un impeachment de leur Président indigne. Le réalisateur anglais John Madden est un vieux briscard et un technicien habile, dont vous devriez au moins connaître SHAKEPEARE IN LOVE. Et puis, que dire de Jessica Chastain, qui est une des actrices les plus en vogue du moment.
While hardly a conventional role model, Jessica Chastain's latest strong female protagonist, a ruthless political lobbyist, is savvy enough to twist Washington to her will. Further evidence of the Aaron Sorkinization of American screenwriting, “Miss Sloane” is a talky, tense political thriller, full of verbal sparring and fiery monologues, undone by a really dumb ending. But that doesn’t mean it isn’t smart for most of its running time. Constructed like a magic act by first-time screenwriter Jonathan Perera, with tricks up every sleeve that keep audiences guessing, this twisty peek inside the sausage factory of American politics features characters who talk faster than most people think. Plus, it’s engaging — make that downright electrifying — to watch a female star as strong as Jessica Chastain carry a film about a D.C. lobbyist who risks her reputation for a cause she believes in. (Peter Debruge/Variety)
Jessica Chastain stars as a ruthless lobbyist who goes up against the gun industry in John Madden's topical drama. For all their prominence on the American political scene, big-shot lobbyists have assumed a pretty low profile in American films, which helps make the takes-no-prisoners Miss Sloane a welcome arrival. Comparisons to Network would not be inapt for this cutting and corrosive drama packed with high-stakes Washington, D.C., hustlers as cutthroat as anyone on Game of Thrones or House of Cards, all determined not only to beat but to annihilate their adversaries. If low-profile distributor EuropaCorp USA can muscle its way into the spotlight against bigger Hollywood guns — not an idle question — this tart, topical drama could attract a solid following among audiences looking for something bracing and distinctive. (Todd McCarthy/The Hollywood Reporter)
EEN ECHTE VERMEER/A REAL VERMEER ***
Comédie dramatique
Réalisateur: Rudolf VAN DEN BERG
Avec Jeroen Spitzenberger, Lize Feryn, Roeland Fernhout
Scénaristes: Jan Eilander, Rudolf Van den Berg
Directeur/Photo: Goert Giltay
Musique: André Dziezuk
Pays-Bas/Luxembourg/Belgique 2016, 105 minutes
Sélection officielle LuxFilmFest 2017
Han van Meegeren est un jeune artiste rebelle de la scène artistique d’Amsterdam des années 20. Sa peinture est dans la lignée de celle de maîtres tels que Rembrandt ou Vermeer mais les critiques d’art y voient une peinture désuète et assimilent même l’artiste à un faussaire. Pour leur prouver le contraire, van Meergren réalise alors une copie d’un Vermeer et tente de la faire passer pour un vrai. Il réussit mais au lieu de révéler la supercherie et de ridiculiser le monde de l’art, il continue de produire des copies et de gagner beaucoup d’argent. Les mensonges s’accumulent et il perd peu à peu le contrôle de sa vie. Jusqu’au jour où un officier nazi de haut rang, Hermann Göring, vient frapper à sa porte, il est à la recherche d’un Vermeer pour sa collection privée…(Résumé: Tarantula)
Basé sur des faits réels, EN EECHTE VERMEER est un film attrayant, tourné en partie au Grand-Duché de Luxembourg et coproduit par Tarantula. L'histoire est rocambolesque en diable, les acteurs sont convaincants, la photo est belle et la musique d'André Dziezuk est chatoyante. Bref, encore une jolie carte de visite pour le cinéma made in and by Luxembourg. Version néerlandaise, sous-titres français! Trois étoiles!
LA CONFESSION
Drame
Réalisateur: Nicolas BOUKHRIEF
Avec Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny, Solène Rigot
Scénario: Nicolas Boukhrief,
d'après le roman de Béatrice Beck
Directeur/Photo: Manu Dacosse
Musique: Nicolas Errera
France 2017, 116 minutes
Dans un village français, pendant l'Occupation, Léon Morin, le nouveau prêtre, jeune et beau, provoque l'émoi chez les habitantes. Les hommes du village sont soit morts au front soit emprisonnés. Barny, une jeune communiste qui ne croit pas en Dieu, est la seule à ne pas s'enthousiasmer. En confession, elle tente de le défier, et lui reprocher son attitude vis-à-vis des Allemands. Or, Morin n'est pas du genre à se laisser déstabiliser facilement. Ils se rencontrent souvent, évoquent la religion et l'existence de Dieu. Alors qu'ils commencent à être attirés l'un par l'autre, les Allemands viennent arrêter dix otages... (Résumé: Télérama)
LÉON MORIN, PRÊTRE est un classique du cinéma français, tourné en 1961 par Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et la regrettée Emmanuelle Riva dans les rôles principaux. 56 ans plus tard, Nicolas Boukhrief s'attelle à un remake avec, cette fois Romain Duris et la très belle Marine Vacth dans les rôles principaux. Voyons donc ce que ça va donner...
Et, en dernière minute...
PATIENTS
Comédie dramatique
Réalisateurs: Grand Corps MALADE, Mehdi Idir
Avec Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly
Scénaristes: Grand Corps Malade, Fadette Drouard
Directeur/Photo: Antoine Monod
Musique: Angelo Foley
France 2017, 110 minutes
Se laver, s'habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens.... Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s'engueuler, se séduire mais surtout trouver l'énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaite...(Résumé: Gaumont)
Ce film qui comme par miracle a échappé à tous les pièges : attendrissement, sentimentalisme, apitoiement. Tout, au contraire, y est épuré et rapide. Drôle, parfois — lorsque les handicapés se chambrent, en riant férocement de leur malheur. Cruel, aussi, parce que à vif. (Télérama)
Chronique qui transforme sans se pousser du col une épreuve hospitalière en aventure ordinaire de dignité, d'abnégation et de "vivre ensemble", Patients est plutôt un petit film sympathique et bien portant qu'un grand film malade. (Les Inrocks)
Grand Corps Malade raconte sa rééducation physique dans un premier film qui accumule les lourdeurs sans émouvoir ou surprendre. (Libération)
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