En remportant haut la main le Grand Prix du LuxFilmFest 2017, THE OTHER SIDE OF HOPE de Aki Kaurismäki n'a surpris personne, ce fut - et de loin - le plus beau film de la sélection officielle...et celui qui colle le plus à l'actualité, aussi. Il est donc tout à fait normal que L'AUTRE CÔTÉ DE L'ESPOIR soit notre chouchou de la semaine. Pour ceux qui préfèrent l'action à la réflexion, PATRIOTS DAY du très efficace Peter Berg, sur l'attentat du marathon à Boston, s'impose. La drôlerie et la poésie françaises se manifestent dans PARIS PIEDS NUS d'Abel et Gordon. Moins imposant, voire carrément soporifique, c'est cet autre rescapé du LuxFilmFest qu'est THE LOST CITY OF Z de James Gray, une sorte d'Indiana Jones pour le 21e siècle, sans Indiana et certainement sans Jones. Autre film français, d'Éric Lavaine, où la jolie Alexandra Lamy a L'EMBARRAS DU CHOIX. Finalement, en avant-première dimanche à 10.30 du matin, la nouvelle version de BEAUTY AND THE BEAST de Bill Condon, en comédie musicale avec des acteurs en chair et en os. Disney va encore frapper un grand coup! Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
TOIVON TUOLLO PUOLEN/THE OTHER SIDE OF HOPE ****
Titre français: L'autre côté de l'espoir
Comédie dramatique
Réalisateur: Ai KAURISMÄKI
Avec Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen, Ilkka Koivula, Janne Hyytiäinen, Kati Outinen
Scénariste: Aki Kaurismäki
Directeur/Photo: Timo Salminen
Finlande 2017, 98 minutes
Ours d'Argent, meilleur réalisateur, Berlinale 2017
Grand Prix, LuxFilmFest 2o17
Khaled, un jeune Syrien, a atterri en Finlande par accident. Il est arrêté, puis relâché, mais sa demande d'asile ne lui a pas été accordée. Alors qu'il a trouvé refuge dans un local à poubelles, il tombe nez à nez et se bat avec Wikström, un quinquagénaire en pleine crise existentielle. Il vient de quitter son épouse et ne veut plus travailler comme représentant de commerce. Il aimerait ouvrir son propre restaurant. Après une entrée en matière compliquée, Wikström engage Khaled, qui subit le racisme. Le jeune homme vient de recevoir des nouvelles de sa soeur et il est bien décidé à la retrouver...(Résumé: Télérama)
Premier film de l'enfant-terrible finlandais depuis si ans, THE OTHER SIDE OF HOPE est un bijou traitant d'une manière très spéciale, très drôle et très attachante, de la "crise des réfugiées" à laquelle l'Europe est actuellement confrontée. Avec son style pince-sans-rire, ses acteurs "deadpan", son sarcasme en catimini et sa compassion, Kaurismäki nous tend un miroir dans lequel certains se reconnaîtront sans peine, alors que d'autres continueront de détourner leur regard. Du grand cinéma, du beau cinéma, du cinéma nostalgique et une veritable leçon d'humanité. Quatre étoiles amplement méritées.
De son propre aveu, Aki Kaurismäki cherche à réhabiliter les réfugiés en Europe, qui sont au coeur de toutes les politiques du continent ces dernières années. "Avec ce film, je tente de mon mieux de briser le point de vue européen sur les réfugiés considérés tantôt comme des victimes objets de notre apitoiement, tantôt comme des réfugiés économiques qui avec insolence veulent prendre notre travail, nos femmes, nos logements et nos voitures", confie le réalisateur. "La création et le développement de nos préjugés en stéréotypes ont une sombre résonance dans l’histoire de l’Europe. L’autre côté de l'espoir est, je l’avoue volontiers, un film qui tend dans une certaine mesure et sans scrupules à influer sur l’opinion du spectateur et essaie de manipuler ses sentiments pour y parvenir". (Extrait du dossier de presse)
Aki Kaurismäki has made his version of a '90s Jim Jarmusch film, though beneath the hermetic quirks the topic couldn't be timelier. There are a lot of things that feed into ’90s nostalgia, and a weariness with the technology of our time ranks high among them. That’s one reason why the films of Aki Kaurismäki, the cheeky minimalist of Finland, now offer a strange kind of retro comfort. He made his first — and still biggest — splash nearly 30 years ago, with the one-two punch of “Leningrad Cowboys Go America” (1989) and “The Match Factory Girl” (1990), and in all that time Kaurismäki has never changed his style: the static camera set-ups and cheap mood lighting (think David Lynch shot with a 100-watt bulb), the unsmiling characters dropping terse zingers between endless long pauses, the whole “Stranger Than Paradise”-in-the-land-of-herring absurdity. (...) “The Other Side of Hope” is the downtown Finland version of a “progressive” movie, a hipster sermon against anti-immigrant prejudice. Khaled is assaulted by bullies, including a giant skinhead, but he finds a community at the Golden Pint, where the workers, who don’t care about where he’s from, help him to get a fake ID. Yet if the situation and the sentiment seem made for these times, there’s something a little too old-fashioned — too cozy and complacent — about how Aki Kaurismäki has basically concocted a liberal message movie that casts its refugee hero as a saintly victim and invites the audience to pat itself on the back for its enlightened views. There’s no big harm in that, of course. But as long as Kaurismäki presents this tidy a vision (aesthetically and morally), he’ll continue to be an engagingly hermetic art-house curio impersonating an artist. (Owen Gleiberman/Variety)
PATRIOTS DAY
Titre français: Traque à Boston
Thriller, film d'action
Réalisateur: Peter BERG
Avec Mark Wahlberg, Kevin Bacon, John Goodman, J.K. Simmons, Michelle Monaghan
Scénaristes: Peter Berg, Matt Cook, Joshua Zetumer,
basé sur des faits réels, rapportés par Eric johnson et Paul Tamassy
Directeur/Photo: Tobias A. Schliessler
Musique: Trent Reznor, Atticus Ross
USA 2017, 129 minutes
Le 15 avril 2013, deux explosions simultanées perturbent le déroulement du marathon de Boston et font de nombreuses victimes. L’équipe de la police conclut qu’il s’agit d’un double attentat. Dépêché sur place, l’agent spécial du FBI Richard Deslauriers organise le travail et coordonne la collaboration des différents services de sécurité. Grâce à la compétence du sergent Tommy Saunders, les terroristes sont identifiés, et une chasse à l’homme mobilise toute la population de la mégapole...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Deepwater Horizon, Lone Survivor, Battleship, Hancock et The Kingdom sont quelques uns des film que Peter Berg nous a donnés depuis 2007. Parfois inégaux, mais souvent passionnants, ces films ont avant tout prouvé que Berg était un habile technicien qui connaît les ficelles du cinéma commercial sur le bout des doigts et qui sait comment emballer son public. Ici. il tourne son attention vers l'attentat lors Boston Marathon en 2013, avec à ses côtés, Mark Wahlberg qui fut déjà son complice dans Deepwater Horizon et Lone Survivor. Action efficace en perspective!
Basé sur des faits réels, le film suit le déroulement d’une enquête ponctuée de nombreux rebondissements. L’histoire rend hommage au courage des membres des services de sécurité et met l’accent sur l’esprit de solidarité des habitants de Boston qui s’est manifesté lors des événements tragiques. (Régie Québec)
Mark Wahlberg may star, but he's not the hero of this 'Boston strong' homage to the actor's hometown, based on the 2013 terrorist attack that shook the city. An intense, jittery re-creation of the 2013 Boston Marathon bombing and the four-day manhunt that followed, “Patriots Day” is the movie CBS Films was put on this earth to produce. A couple decades earlier, such a headline-driven retelling of a traumatic news event might have been made expressly for the small screen, the way NBC rushed telepics like “In the Line of Duty: Ambush in Waco” onto its Sunday-night movie slot mere weeks after tragedy struck. But “Patriots Day” is no rush-job TV movie; it’s genuinely exciting megaplex entertainment, informed by extensive research, featuring bona fide movie stars, and staged with equal degrees of professionalism and respect — as suggested by the title, appropriated from the holiday on which the incident occurred. It’s also a sober homage from Boston native Mark Wahlberg, who produced alongside “Deepwater Horizon” director Peter Berg, chasing an opportunity to chase that true-story energy that fueled their earlier 2013 collaboration “Lone Survivor.” (Peter Debruge/Variety)
PARIS PIEDS NUS
Comédie
Réalisateurs: Fiona GORDON, Dominique ABEL
Avec Fiona Gordon, Dominique Abel, Emmanuelle Riva, Pierre Richard
Scénaristes: Fiona Gordon, Dominque Abel
Directeurs/Photo: Claire Childéric, Jean-Christophe Leforestier
France 2017, 83 minutes
Bibliothécaire canadienne, Fiona reçoit un jour une lettre de sa tante Martha. Agée de 88 ans, Martha, qui devient de plus en plus distraite, est désespérée car elle va être envoyée dans une maison de retraite. Fiona prend son sac à dos, direction Paris, afin de venir en aide à la vieille dame. La jeune femme arrive en terre inconnue et se perd. Sur un quai de Seine, cette éternelle gaffeuse fait la connaissance de Dom, dont la maison est une tente située au bord du fleuve. Dom s'entiche de Fiona, et se met à la suivre partout. Un peu agacée au début, Fiona se rend compte qu'elle va avoir besoin de son aide pour retrouver Martha qui a mystérieusement disparu...(Résumé: Télérama)
Après les rues géométriques du Havre (La Fée), le couple de clowns mélancoliques Abel et Gordon, également coréalisateurs de L'Iceberg et Rumba, investit la bucolique île aux Cygnes, à Paris. Ils y rejouent leurs chassés-croisés amoureux. Elle débarque de son Canada réfrigéré pour rendre visite à une vieille tante qui perd la boule (Emmanuelle Riva, dans son avant-dernier rôle) ; il vit dans une tente au pied de la réplique de la statue de la Liberté. Au terme d'un festival de gags burlesques dans un crématorium, sur une péniche-restaurant et sur la tour Eiffel, le clochard céleste et la touriste déboussolée finiront-ils par s'aimer ? Un indice : Les Lumières de la ville, de Chaplin, semble le modèle inavoué du duo belgo-canadien depuis ses débuts... — Jérémie Couston/Télérama
THE LOST CITY OF Z **
Film d'aventures (sans beaucoup d'aventures)
Réalisateur: James GRAY
Avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Franco Nero
Scénariste: James Gray
d'après le roman de David Grann
Directeur/Photo: Darius Khondji
Musique: Christopher Spelman
USA 2017, 140 minutes
Sélection officielle Festival de Berlin 2017, LuxFilmFest 2017
Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…(Résumé: Studio Canal France)
James Gray est en perte de vitesse monumentale. Ici, il se trouve coincé quelque part entre Steven Spielberg (Indiana Jones) et Werner Herzog (Fitzcarraldo, Aguirre-der Zorn Gottes), mais en dédramatisant son récit à mort, il ne se rapproche ni de l'un ni de l'autre et fini par verser dans le soporifique magnifiquement filmé (Darius Khondji oblige) et interprété par un Charlie Hunnam aux limites de la catatonie. Mortel! Deux étoiles pour les images.
“The Lost City of Z” is a finely crafted, elegantly shot, sharply sincere movie that is more absorbing than powerful. It makes no major dramatic missteps, yet it could have used an added dimension — something to make the two-hour-and-20-minute running time feel like a transformative journey rather than an epic anecdotal crusade. As a filmmaker, James Gray (“The Immigrant”) has become such a critical darling that there’s now almost a cult of support for his work, and “The Lost City of Z” is destined to be hailed as another prestige addition to the Gray canon. Yet its popularity with audiences may prove more limited. The film is infused with Gray’s meticulous gravity, yet it also has his recessiveness — that feeling he can give you that you’re watching the action under glass. (Owen Gleiberman/Variety)
L'EMBARRAS DU CHOIX
Comédie romantique
Réalisateur: Eric LAVAINE
Avec Alexandra Lamy, Arnaud Ducret, Jamie Bamber, Anne Marvin
Scénaristes: Laurent Turner, Laure Hennequart, Eric Lavaine
Directeur/Photo: François Hernandez
France 2017, 95 minutes
Frites ou salade ? Amis ou amants ? Droite ou gauche ? La vie est jalonnée de petites et grandes décisions à prendre. LE problème de Juliette c’est qu’elle est totalement incapable de se décider sur quoi que ce soit. Alors, même à 40 ans, elle demande encore à son père et à ses deux meilleures amies de tout choisir pour elle. Lorsque sa vie amoureuse croise la route de Paul puis d’Etienne, aussi charmants et différents l’un que l’autre, forcément, le cœur de Juliette balance. Pour la première fois, personne ne pourra décider à sa place…(Résumé: Pathé France)
Le trouble dont souffre Juliette existe réellement dans la réalité. La psychanalyste Caroline Weill explique : "Il existe une difficulté à passer à l’acte, à prendre une décision : c’est la 1e étape du passage à l’acte. Dans mon parcours de psychanalyste, j’ai déjà rencontré des cas avec une vraie difficulté comme Juliette quant à la prise de décision. Pour Juliette, choisir c’est prendre la responsabilité d’une décision qui mène inévitablement au drame... C’est évidemment pour cette raison qu’elle choisit de ne pas choisir. Cette névrose est le symptôme d’autre chose. Pour que Juliette en arrive là, il y a eu un traumatisme, c’est-à-dire un bouleversement émotionnel tel que son psychisme n’arrive pas à l’absorber." (Extrait du dossier de presse)
Et en avant-première, dimanche matin à 10.30h,
au Kirchberg et à Belval, en v.o., v.a. et v.f.
La bande-annonce du remake...
La bande-annonce de l'original
Les étoiles actuelles
A REAL VERMEER ***
A STREETCAT NAMED BOB ***
CHEZ NOUS ***
FORUSHANDE/LE CLIENT ****
JACKIE ****
THE LEGO BATMAN MOVIE *
HIDDEN FIGURES ****
JOHN WICK CHAPTER 2 *
KONG: SKULL ISLAND ***
LA LA LAND ****
LION ***
LOGAN ***
THE LOST CITY OF Z **
MANCHESTER BY THE SEA ****
MISS SLOANE ***
MOONLIGHT ****
NOCES ****
THE OTHER SIDE OF HOPE ****
ROCK'N ROLL **
RUSTY BOYS ***
SILENCE ***
SPLIT ****
20TH CENTURY WOMEN **
VAIANA (MOANA) ****
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