Pour terminer 2016, nos cinémas vous ont concocté une petite semaine certes, point de vue nombre de nouveaux films, mais bon, ne crachons pas sur un excellent film primé à Berlin, INHEBEK HEDI de Mohamed Ben Attia, un nouveau film de Marco Bellocchio, FAI BEI SOGNI, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise, et le nouveau film de Morten Tyldum, le réalisateur de l'envoûtant THE IMITATION GAME, qui se perd cette fois dans les profondeurs de l'espace avec PASSENGERS, en compagnie de Jennifer Lawrence et de Chris Pratt. C'est peu, mais ce n'es pas rien! Jean-Pierre THILGES
INHEBEK HEDI ****
Titre français: Hedi, un vent de liberté
Drame
Réalisateur: Mohamed BEN Attia
Avec Majd Mastoura, Rym Ben Messaoud, Sabah Bouzouita
Scénariste: Mohamed Ben Attia
Directeur/Photo: Frédéric Noirhomme
Tunisie/Belgique/France 2016, 93 minutes
Berlin 2016, meilleur premier film, meilleur acteur: Majd Mastoura
Primé trois fois au Festival d'Amiens 2016
Kairouan en Tunisie, peu après le printemps arabe. Hedi est un jeune homme sage et réservé. Passionné de dessin, il travaille sans enthousiasme comme commercial chez Peugeot. Bien que son pays soit en pleine mutation, il reste soumis aux conventions sociales et laisse sa famille prendre les décisions à sa place. Alors que sa mère prépare activement son mariage, son patron l’envoie à Mahdia à la recherche de nouveaux clients. Hedi y rencontre Rim, animatrice dans un hôtel local, femme indépendante dont la liberté le séduit. Pour la première fois, il est tenté de prendre sa vie en main... (Résumé:Bac Films France)
La Tunisie étant à la une des journées pour une raison nettement plus triste ces jours-ci, quoi de plus tonifiant que de plonger dans cet excellent premier film sur un jeune homme qui a toujours été sous la férule de sa mère et qui, au même moment où son peuple se révolte, décide également de se révolter contre les conventions sociales qui ont sclérosé sa vie jusque-là. Un film tout en demi-teintes, qui ne s'aventure pas du tout là où on l'attend, et qui prouve à quel point tout changement au sein d'une société peut s'avérer douloureux, voire impossible. Quatre étoiles!
FAI BEI SOGNI
Titre français: Fais de beaux rêves
Drame
Réalisateur: Marco BELLOCCHIO
Avec Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Guido Caprino
Scénaristes: Valia Santella, Edoardo Albinati, Marco Bellocchio
d'après le rom an de Massimo Gramellini
Directeur/Photo: Daniele Cipri
Musique: Carlo Crivelli
Italie/France 2016, 130 minutes
Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2016
Le matin du 31 décembre 1969, à Turin, le jeune Massimo, 9 ans, voit son père désemparé dans un couloir de la maison familiale. Autour de lui, plusieurs personnes s'agitent et Massimo demande où est passée sa maman. A cette question, personne ne répondra clairement, un prêtre lui expliquant qu'elle est désormais au paradis. Dans les années 1990, Massimo, devenu journaliste, s'est accompli professionnellement, mais sa vie personnelle reste marquée par cette disparition inexpliquée, et ses relations amoureuses s'en ressentent...(Résumé: Télérama)
D'une simplicité limpide, ce film inspiré d'un livre, diffusé en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, confirme la place de Marco Bellocchio parmi les grands maîtres du cinéma italien. Joie et émotion : Fais de beaux rêves, inspiré d'un livre de Massimo Gramellini (grand journaliste de La Stampa), est un très beau film, d'une simplicité limpide, autour d'une tragédie intime. (..) Si Bellocchio ne croit pas en Dieu (il dénonce une fois encore les méfaits et les mystifications de la religion, tout en épargnant un homme d'église savant), au moins croit-il dans la cure, l'amélioration de soi et du monde. Fais de beaux rêves, souvent poignant, soulage aussi, en menant à une forme de délivrance, symbolisée par une danse déchainée ou, pour rester dans une tonalité plus proche de Belphégor que du Christ, endiablée. (Jaques Morice/Télérama)
PASSENGERS
Science-fiction
Réalisateur: Morten TYLDUM
Avec Jennifer Lawrence, Chris Pratt, Michael Sheen, Laurence Fishburne, Andy Garcia
Scénariste: John Spaiths
Directeur/Photo: Rodrigo Prieto
Musique: Thomas Newman
USA 2016, 117 minutes
Le vaisseau spatial Avalon, avec à son bord cinq mille passagers et deux cent cinquante-huit membres d’équipage en état d’hibernation, effectue un voyage de cent vingt ans vers la colonie planétaire Homestead II. Mais, alors que le trajet semble bien se dérouler, l’appareil est frappé de plein fouet par un nuage de météores qui a pour effet de perturber le fonctionnement de l’ordinateur de bord. Tiré de son sommeil, James Preston, ingénieur mécanique, a la surprise de constater qu’il est le seul à s’être réveillé et qu’il reste près de quatre-vingt-dix ans à Avalon pour atteindre sa destination. Cependant, après plus d’un an de solitude, James vit des moments de désespoir et se met en tête de réanimer Aurora, une jeune femme qu’il condamne par son geste à partager son malheur...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Si je peux croire mes collègues américains et canadiens, PASSENGERS est loin de valoir cet autre film de science-fiction récent, ARRIVAL, dont la subtilité et la retenue en ont surpris plus d'un.
Véritable huis clos spatial, ce film décrit le sort réservé à deux êtres qui voient leur vie prendre une tournure inattendue à la suite d’un incident pour l’un et d’un geste provoqué pour l’autre. Agrémenté d’effets spéciaux à grand déploiement, le récit offre des moments romantiques dans un ensemble consacré au quotidien d’un couple qui apprend à se connaître au gré d’un long périple vers une planète qu’ils n’atteindront possiblement jamais. (Régie Québec)
Il y a tellement de gaspillage dans ce film qu'on en a mal au crâne en sortant de la salle. Un gaspillage d'acteurs talentueux, un gaspillage d'effets spéciaux hallucinants, un gaspillage de décors à couper le souffle, mais, au-delà de tout ça, il y a un gaspillage de bonnes idées, cachées derrière de très, très mauvaises. (cinoche.com)
"Passengers" is the tale of a lonely guy in space, the drama of an ethical conundrum, a love story featuring two of the hottest actors on the planet, and a turbulent sci-fi action-adventure — and for all of that, it manages to be not a very good movie. The two stars, Jennifer Lawrence and Chris Pratt, are both intensely gifted and easy on the eyes, and the film takes off from a not-bad idea, but the setup is way better than the follow-through. The director, the Norwegian-born Morten Tyldum, made the accomplished WWII brainiac spy thriller “The Imitation Game” (2014), but he turns out to be the wrong filmmaker for an amorous space opera. (Variety)
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