Même si les tirades de Clint Eastwood en faveur de Donald Trump font douter de la santé mentale de l'acteur-réalisateur hollywoodien, l'homme reste quand-même un des grands cinéastes de son pays, ce que prouvent une fois encore les résultats du box-office et les excellentes critiques lors de la sortie américaine de SULLY, qui est un de nos deux films de la semaine. L'autre film à ne rater sous aucun prétexte est VAIANA de John Musker et Ron Clements qui, une fois de plus, fait renaître la magie de Walt Disney, avec une belle touche de féminisme comme cerise sur le gâteau. EGON SCHIELE - TOD UND MÄDCHEN et ABOUT RAY/THREE GENERATIONS s'adressent à un public disons "plus cinéphile", tandis que SHUT IN sera pour les adeptes d'émotions fortes et horrifiques. Jean-Pierre THILGES
Le film de la semaine
SULLY
Drame biographique
Réalisateur: Clint EASTWOOD
Avec Tom Hanks, Aaron Eckart, Laura Linney, Anna Gunn
Scénaristes: Todd Komarnicki
d'après le livre "Highest Duty" de Chesley "Sully" Sullenberger, Jeffrey Zaslow
Directeur/Photo: Tom Stern
Musique: Christian Jacob
USA 2016, 96 minutes
Le 15 janvier 2009, alors que le vol 1549 vient de décoller de l’aéroport LaGuardia de New York, l’appareil est frappé de plein fouet par une nuée d’oiseaux qui endommage les réacteurs. Devant la situation catastrophique, le capitaine Chesley « Sully » Sullenberger estime que sa seule option est de tenter de poser l’Airbus A320 sur le fleuve Hudson. Par sa décision audacieuse, il permet de sauver la vie des 155 occupants de l’avion qui sont rapidement secourus par l’arrivée de traversiers du port new-yorkais. Mais, quelques heures plus tard, Sully et son copilote sont convoqués par des enquêteurs de l’administration de l’aviation fédérale américaine qui semblent douter du bien-fondé de la réaction en vol du commandant...(Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais SULLY ne dure que 96 minutes. Alors que d'autres cinéastes - moins humbles que Clint Eastwood - auraient transformé l'histoire de Chesley Sullenberger en un monument de deux heures et demie, Eastwood s'en tient à une durée normale...qu'il en soit remercié. Pour le reste, l'accueil critique et public en Amérique a été "monumental" et "on dit" que SULLY sera un des chouchous de la prochaine course aux Oscars, notamment pour Tom Hanks. Le film à ne pas rater cette semaine.
Le film recrée de façon spectaculaire les moments clés de l’acte de bravoure posé par le capitaine Sully. Parsemée de retours en arrière, l’histoire retrace des moments de la vie d’un héros bien humble, qui n’a eu de cesse de privilégier le rôle joué par son équipage et la collaboration des passagers. (Régie Québec)
"Directed by Clint Eastwood with the same kind of unpretentious professionalism the film makes a point of celebrating in its protagonist, “Sully” retells the so-called “Miracle on the Hudson” through the eyes of Capt. Chesley Sullenberger, who pulled off the incredible landing — if “landing” is indeed the right word when a plane touches down on open water — based on his book, “Highest Duty.” For audiences, getting to witness the feat in question is far and away the film’s biggest selling point (and no doubt the reason why it will be opening simultaneously on Imax screens Sept. 9), but Eastwood and screenwriter Todd Komarnicki have opted for a counterintuitive approach, withholding the flight itself for as long as possible and focusing primarily on the aftermath of the accident, as Sully tortures himself with questions of what he might have done differently, and as a team of National Transportation Safety Board investigators attempt to ask him the same thing." (Peter Debruge/Variety)
L'autre film de la semaine
VAIANA ****
Aux USA: Moana
Titre français: Vaiana, la légende du bout du monde
Réalisateurs: John MUSKER, Ron CLEMENTS
Avec les voix (v.o.) de Auli'i Cravalho, Dwayne Johnson, Nicole Scherzinger, Temuera Morrison
Scénaristes: Ron Clements, John Musker, Pamela Ribbon, Taika Waititi
Musique: Mark Mancina
USA 2016, 107 minutes
Dans une île de l’Océanie, Vaiana Waialilki prend la mer malgré les interdictions répétées de son père, le chef du village. La jeune fille intrépide, déterminée à se rendre sur une île mystérieuse, affronte sans peur les flots du Pacifique. Aidée dans son périple par Maui, un demi-dieu, elle se trouve confrontée à de nombreuses embûches et menaces qui cependant ne la font pas reculer...(Résumé: Régie du cinéma Québec)
Ils ont réalisé The Great Mouse Detective, The Little Mermaid, Aladdin, Hercules, Treasure Planet et The Princess and the Frog, qui furent (sauf "Treasure Planet" peut-être) autant de perles dans la couronne de l'écurie Walt Disney, Avec VAIANA/MOANA, qui est le premier film d'animation "numérique" du duo magique, ils se réinventent tout en réinventant l'héroïne disneyenne qui est encore plus "féministe" que celles qui l'ont précédée. L'histoire est passionnante, les effets visuels sont fabuleux - en cinémascope, s'il vous plaît, l'humour est loin d'être bête et Dwayne Johnson s'amuse comme un dingue. Les gosses en bas âge seront peut-être effrayés par le "monstre-lava", mais pour le reste, la féérie et la magie de Walt Disney sont omniprésents. Nous avons vu le film en 2D. Quatre étoiles!
N.B.: Le film sort en v.o. et en v.f., la version allemande suivra juste avant Noël!
Made in Luxembourg
EGON SCHIELE - TOD UND MÄDCHEN ***
Französischer Titel: Egon Schiele - Mort et jeune fille
Drama, Biografie
Regie: Dieter BERNER
Mit Noah Saavedra, Maresi Riegner, Valerie Pachner, Marie Jung, André Jung, Luc Feit, Germain Wagner
Drehbuch: Hilde Berger, Dieter Berner
Musik: André Dziezuk
Österreich/Luxemburg 2016, 110 Minuten
Zwei Dinge sind im Leben von Egon Schiele wichtig: die Malerei und Frauen. Letztere dienen ihm als Vorlage für expressionistische Aktkunstwerke. Dabei schreckt Egon nicht davor zurück, auch Minderjährige zu zeichnen wie seine jüngere Schwester Gerti. Eine solch provokante Kunst sorgt in Wien zu Beginn des 20. Jahrhunderts für Gesprächsstoff. Doch nicht nur die Gesellschaft beschäftigt sich mit seinem Schaffen. Aufgrund einer angeblichen Schändung einer Dreizehnjährigen schaltet sich die Justiz ebenfalls ein...(Zusammenfassung: outnow.ch)
Diese visuell starke und schauspielerisch hervorragend besetzte Biographie des östereichischen "Skandalmalers" Egon Schiele gehört sicherlich zu den attraktivsten Filmen, die je mit Geldern aus der Luxemburger Filmförderung koproduziert wurden. Der Film wurde bereits auf mehreren Festivals vorgestellt und lief eben mit viel Erfolg in den Kinos in Österreich und Deutschland an. Als luxemburger Koproduktionsfirma agierte Amour Fou, die innenaufnahmen wurden in den Filmland-Studios in Kehlen gedreht und die wunderschöne Musik stammt von André Dziezuk. Auch werden Sie mehr als ein "luxemburgisches" Gesicht unter den Schauspielern entdecken. 3 Sterne!
ABOUT RAY aka: THREE GENERATIONS
Comédie dramatique
Réalisatrice: Gaby DELLAL
Avec Elle Fanning, Linda Emond, Susan Sarandon, Naomi Watts
Scénaristes: Nikole Beckwith, Gaby Dellal
Directeur/Photo: David Johnson
Musique: Michael Brook
USA 2015, 93 minutes
Ray, adolescente spontanée, vit à New York avec sa mère célibataire Maggie, et sa grand-mère pleine d’entrain, Dolly. Lorsque Ray, qui sait, depuis sa prime jeunesse, qu’elle est née dans un corps qui ne lui convient pas, décide de devenir un garçon, cette famille liée doit apprendre à vivre avec ce changement profond. Dolly, qui est elle-même lesbienne, trouve difficile d’accepter qu’elle a à présent un petit-fils et Maggie, en tant que mère, est contrainte de prendre de grandes décisions. Pour mettre en œuvre la transformation, elles doivent rechercher le père de Ray de manière à ce que celui-ci puisse donner son consentement légal au changement de sexe. (Résumé: cinecure.be)
Le titre du film est différent en France et en Belgique. Celle-ci garde le titre de « travail » tandis que la France prend celui prévu pour l’international. En réalité, l’un ou l’autre titre de cette comédie dramatique peut convenir sans englober totalement les deux axes de ce troisième long métrage de Gaby Dellal. La réalisatrice met en scène trois actrices de talent (plus une !). il y a Dolly, la grand-mère (Susan Sarandon), sa fille Maggie (Naomi Watts) qui est la mère de Ray (Elle Fanning). « Plus une »), car il y a France (Linda Emond), la compagne de Dolly puisque ces deux-là sont lesbiennes. Reste le cas de Ray qui est une fille... qui aimerait aimer une fille et qui cependant n’est pas lesbienne. C’est que Ray n’est pas le nom de Ramona, mais un diminutif masculin de son prénom de naissance. On aura compris (et c’est dans le synopsis et cela fait l’objet d’une des premières scènes du film) que Ray est un garçon dans un corps de fille. Selon que l’on privilégie les questions posées par ces trois générations de femme ou par le corps manqué/manquant de Ray l’un ou l’autre titre s’imposera à l’esprit. Et il est bien difficile de privilégier l’un ou l’autre. (Charles De Clerq/cinecure.be)
SHUT IN
Titre français: Oppression
Thriller fantastique
Réalisateur: Farren BLACKBURN
Avec Naomi Watts, Jacob Tremblay, Oliver Platt, Charlie Heaton
Scénariste: Christina Hodson
Directeur/Photo: Yves bélanger
Musique: Nathaniel Mechaly
USA/Canada/France 2016, 95 minutes
Dans sa maison isolée à la campagne, la pédopsychiatre Mary Portman vit seule avec son beau-fils Stephen, devenu paraplégique après l’accident de la route qui a coûté la vie à son père. La jeune femme s’est attachée à son patient Tom, un orphelin au comportement violent âgé de neuf ans. La nouvelle qu’il va être envoyé dans une institution spécialisée la plonge dans le chagrin. Cet épisode coïncide avec une détérioration de la santé mentale de Mary. Elle partage ses problèmes avec le docteur Bennett Wilson qui ne tarde pas à dévoiler le mystère qui entoure les hallucinations cauchemardesques qui hantent sa collègue...(Résumé: Régie du cinéma Québec)
Servi par le talent de l’actrice principale (Naomi Watts), le film, teinté de psychanalyse, explore les méandres de la conscience d’un protagoniste au comportement pathologique. Particulièrement efficace dans l’usage des moyens d’expression cinématographique, le récit, semé de rebondissements inattendus, montre des moments de haute intensité dramatique, des scènes de détresse psychologique et des éléments de violence. (Régie Québec)
It was a dark and stormy night. Suddenly, scads of cliches appeared on the horizon. As thrillers go, “Shut In” is conspicuously short of thrills. It’s an undistinguished and predictable hodgepodge, so blandly generic as to suggest that it was cobbled together by filmmakers referencing a how-to handbook who picked spare parts from other, better thrillers . Director Farren Blackburn and scripter Christina Hodson are billed as the responsible parties. But, given the prominent acknowledgement of a reshoot crew in the closing credits, it’s quite possible other cooks also were involved in the preparation of these slightly warmed leftovers. (Joy Leydon/Variety)
Have a great week at the movies!
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