Encore une belle semaine qui s'annonce. Très attendu par à peu près tout le monde, MISS PEREGRINE'S HOME FOR PECULIAR CHILDREN de Tim Burton arrive en trombe sur nos écrans. Antoine Fuqua a osé un remake de THE MAGNIFICENT SEVEN avec Denzel Washington dans le rôle de Yul Brynner et, contrairement au désastre de BEN-HUR, il semble que le public américain ait apprécié, puisque le film a fait un petit tabac le premier weekend. En plus, il ne faut jamais cracher sur un western! Le nouveau film d'animation fignolé par la société Laika, KUBO AND THE TWO STRINGS de Travis Knight, a reçu de très bonnes critiques et ravira les amateurs du genre, dont nous faisons partie sans modération. Si vous aimez la danse et le cinéma français bien foutu, il ne faudra pas rater LA DANSEUSE de Stéphanie Di Giusto, qui avait été présenté à Cannes (Un certain regard), comme le fut également la délicieuse comédie VICTORIA de Justine Triet (Semaine de la Critique). Le cinéma français genre Dany Boon me fait un peu plus peur, mais peut-être que RADIN! de Fred Cavayé se distinguera du lot, sait-on jamais? Et, pour terminer en beauté, n'oublions pas l'avant-première de LA FILLE INCONNUE, le nouveau film des frères Dardenne que ceux-ci ont quelque peu remanié après sa présentation cannoise. Vous avez du pain sur la planche! Jean-Pierre THILGES
MISS PEREGRINE'S HOME FOR PECULIAR CHILDREN
Titre français: Miss Peregrine et les enfants particuliers
Aventures fantastiques
Réalisateur: Tim BURTON
Avec Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson, Judi Dench, Rupert Everett, Allison Janney, Terence Stamp
Scénariste: Jane Goldman
d'après le roman de Ransom Riggs
Directeur/Photo: Bruno Delbonnel
Musique: Michael Higham, Matthew Margeson
USA/GB 2016, 127 minutes
Jacob, 16 ans, a été bercé par les histoires que lui racontait son grand-père, Abraham Portman. Celui-ci meurt devant ses yeux dans des circonstances mystérieuses. L'adolescent se rend sur l'île au large du Pays de Galles sur laquelle son aïeul avait passé son enfance dans un orphelinat, dirigé par Peregrine Faucon. Sur place, il fait la connaissance d'Emma, qui est capable de voler. Comme elle, les enfants particuliers de la maison disposent de pouvoirs qui font peur aux humains. Miss Pérégrine utilise une montre spatio-temporelle qui protège l'école des bombes nazies. Mais "des monstres", avides de récupérer les dons des enfants, viennent les menacer...(Résumé: Télérama)
"Miss Peregrine et les enfants particuliers est l'adaptation d'un roman écrit par Ransom Riggs publié en 2011. L'histoire est répartie sur 3 tomes. Le premier s’est vendu à plus de 3,1 millions d’exemplaires. Sa suite, Hollow City, a été publiée en 2014, bientôt suivie par le dernier livre de la trilogie, La Bibliothèque des âmes : "J’ai toujours été fasciné par les photos anciennes. J’avais une idée d’histoire, et les photos sont devenues en quelque sorte la pierre angulaire des personnages. J’avais par exemple une photo très intéressante d’un garçon recouvert d’abeilles. Je me suis donc demandé qui il était et quelle était son histoire", confie Riggs." (Extrait du dossier de presse)
Les derniers films de Tim Burton (notamment BIG EYES) ayant été quelque peu en retrait de ce qu'on est en droit d'attendre d'un des réalisateurs américains les plus "visuels" et les plus "inventifs" (avec, sans doute, Guillermo Del Toro), on peut dire que ses fans (dont nous sommes) attendent son nouveau film de pied ferme. Le film sort un peu partout ce mercredi et nous n'avons malheureusement pas eu l'occasion de le voir en vision de presse, mais si on peut croire Peter Debruge, le critique en chef de "Variety", Burton n'a pas raté son couip cette fois: Ransom Riggs' novel, about a group of special children with extraordinary powers, may as well have been written for Tim Burton to direct. The title may read “Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children,” but there can be no doubt for anyone buying a ticket: This is really Tim Burton’s Home for Peculiar Children. Not since “Sweeney Todd,” and before that all the way back to “Sleepy Hollow,” have the studios found such a perfect match of material for Hollywood’s most iconic auteur. It’s gotten to the point where the mere addition of Burton’s name to a movie title can justify an otherwise iffy prospect: You don’t want to see a “Planet of the Apes” remake? Well, how about a Tim Burton “Planet of the Apes” remake? Now you’re interested! Here, there’s nothing forced about the coupling of Ransom Riggs’ surprise best-seller with Burton’s playfully nonthreatening goth aesthetic and outsider sensibility, which should put the director back on the blockbuster charts." (variety.com)
THE MAGNIFICENT SEVEN
Titre français: Les 7 Mercenaires
Western (remake du film de John Sturges)
Réalisateur: Antoine FUQUA
Avec Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke, Vincent D0'Onofrio, Haley Bennett
Scénaristes: Richard Wenk, Nic Pizzolatto
basé sur le western du même nom de John Sturges, lui-même basé sur le film "Les 7 samouraï/Shichinin no samurai" réalisé par Akira Kurosawa (1954) et écrit par Akira Kurosawa, Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni
Directeur/Photo: Mauro Fiore
Musique: James Horner, Simon Franglen
USA 2016, 133 minutes
Présenté au Festival de Toronto
Dans l'Ouest américain, les habitants de la petite ville de Rose Creek vivent sous la tyrannie et le despotisme de l'impitoyable homme d'affaires Bartholomew Bogue. Terrorisés et désespérés, les villageois n'ont alors plus d'autres solutions que de contourner la loi pour être protégés, réclamer justice et chercher vengeance. Ils font ainsi appel à Sam Chisolm, un implacable chasseur de primes qui semble en mesure de les aider moyennant argent. Après avoir accepté un contrat pour mettre fin au règne de l'industriel, Chilsom décide de former une équipe et s'entoure de six autres mercenaires : un joueur, un bandit, un pisteur, un tireur d’élite, un guerrier et un assassin…(Résumé: Télérama)
Fallait-il faire un remake du western mythique tourné par John Sturges en 1960 avec un casting aussi mythique, puisqu'on y retrouvait Yul Brynner, Steve McQueen, James Coburn, Horst Buchholtz, Robert Vaughn, Charles Bronson et Brad Dexter? THE MAGNIFICENT SEVEN était lui-même l'adaptation, en western, d'un film japonais encore plus mythique, THE SEVEN SAMOURAI/SHICHININ NO SAMURAI tourné par Akira Kurosawa en 1954, qui fut le premier film japonais de l'après-guerre a faire un tabac dans les salles de cinéma autour du monde. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que A BUG'S LIFE, film animation de chez Pixar, était également une sorte de remake des deux films. Donc, fallait-il le refaire? Non...et oui! Non, parce que certains monuments devraient le rester, ce que les producteurs du désastreux nouveau BEN-HUR ont appris à leur dépens. Oui, car le western est - selon nous - le plus beau genre du cinéma américain qu'il faut préserver. Et tant mieux si un Denzel Washington s'y prête! Le film semble d'ailleurs avoir eu les faveurs du public américain, puisque le film a encaissé 35 millions de dollars lors de son premier weekend. À vos colts!
KUBO AND THE TWO STRINGS
Titre français: Kubo et l'armure magique
Animation numérique
Réalisateur: Travis KNIGHT
Avec les voix (v.o.) de Charlize Theron, Art Parkinson, Ralph Fiennes, Rooney Mara, Matthew McConaughey, George Takei, Brenda Vaccaro
Scénaristes: Marc Haimes, Chris Butler, Shannon Tindle
Directeur/Photo: Frank Passingham
Musique: Dario Marianelli
USA 2016, 102 minutes
Rendu borgne par la faute de son vilain grand-père, Kubo descend chaque jour au village pour raconter les exploits de son défunt père, un grand samouraï, à l’aide de figurines de papier qui s’animent au son de son shamisen. Le soir, le petit garçon, qui doit prendre soin de sa mère atteinte d’une profonde mélancolie, trouve du réconfort auprès d’une statuette représentant un singe. Un jour, tandis qu’il prie sur la tombe de son père, Kubo est surpris par la tombée de la nuit. Surgissent soudain de l’obscurité ses deux tantes, des jumelles maléfiques qui s’en prennent à lui, jusqu’à l’intervention salvatrice de sa mère qui y laisse pourtant sa vie. Alors que le village entier est englouti dans une épaisse fumée, Kubo se réveille dans un pays enneigé où il est recueilli par un singe. (Résumé: Régie du Cinéma Québec)
Si le nom de la société d'animation "Laika" ne vous dit rien, pensez à des films comme THE CORPSE BRIDE de Tim Burton, THE BOXTROLLS, PARANORMAN ou encore le très beau CORALINE de Henry Selick...et vous saurez à quoi vous tenir. Si vous n'êtes toujours pas convaincu, regardez donc la bande-annonce ci-dessous. Sinon, écoutez ce que vous dit le critique de Variety: "With its staggering visuals and genuine heart, Laika chief Travis Knight's fantastical samurai adventure puts the emotion in stop-motion. (..) With such awe-inspiring artistry, designed so as to never distract from the material it serves, “Kubo and the Two Strings” stands as the sort of film that feels richer with each successive viewing, from the paper-folded Laika logo at the beginning (an early taste of the stunning origami sequences to follow) to the emotional resonance of its final shot. In his first project at the helm, Knight has delivered a tale that touches on immortality." (Peter Debruge/Variety)
J'apprends à l'instant que KUBO ne sortira qu'en version allemande et française - pas de version originale sous-titrée. Ce qui veut dire que je refuse d'aller le voir et que j'attends sa sortie en BluRay!
LA DANSEUSE ***
Drame biographique
Réalisatrice: Stéphanie DI GIUSTO
Avec Soko, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Lily-Rose Depp, François Damiens
Scénaristes: Stéphanie Di Giusto, Sarah Thibau, Thomas Bidegain
d'après le livre de Giovanni Lista
Directeur/Photo: Benoît Debie
France 2016, 112 minutes
Présenté au Festival de Cannes 2016, Un certain regard
Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ième siècle. (Résumé: Wild Bunch Distribution)
Lily-Rose Depp, la jeune actrice franco-américaine qui interprète le rôle d'Isadora Duncan (son premier rôle au cinéma) est la fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis - elle ressemble d'ailleurs aux deux. Nous avions vu le film à Cannes et nous avons bien aimé ce mélange assez réussi de biopic, de danse et de folie autour des relations parfois houleuses entre la danseuse française Loïe Fuller et sa protégée américaine Isadora Duncan. Mise en scène soignée, des images de performances dansées parfois hallucinantes et des actrices convaincantes, bref, ce film apporte la preuve que le cinéma français classique peut faire mieux que le très poussiéreux (pour ne pas dire très chiant) CÉZANNE ET MOI.
VICTORIA
Comédie
Réalisatrice: Justine TRIET
Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud
Scénariste: Justine Triet
Directeur/Photo: Simon Beaufils
France 2016, 96 minutes
Film d'Ouverture, Semaine de la Critique, Cannes 2016
Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria...(Résumé: Le Pacte France)
Les Inrockuptibles: "Virginie Efira est ici génialissime, en état de grâce, se prêtant à un comique à la fois verbal et burlesque (...). Triet réussit ainsi l'alliage miraculeux entre deux maîtres de la comédie américaine, James L. Brooks et Blake Edwards, entre l'empêchement psychique de l'un et l'empêchement physique de l'autre." Bande à part: "Une énergie communicative irradie le nouvel opus signé Justine Triet. Une screwball comedy revue et dynamitée par son talent de scénariste et son sens du tempo comique, mâtinés d’émotion. Avec au centre, un astre qui confirme son talent d’actrice : Virginie Efira." Positif: (...) sa tension romanticocomique, fine, allège heureusement son matériau parfois un brin démonstratif. Enfin, dans le rôle-titre, Virginie Efira étincelle. Idéalement excentrique et quotidienne, elle rejoint l'Olympe des grandes blondes fantaisistes qui ont marque l'histoire du cinéma." Télérama: "Sexy, ordinaire, glorieuse, défaite, (Virginie Efira) réussit à faire de son personnage une superhéroïne des temps modernes." Nos confrères français sont quasiment unanimes dans leurs louanges de VICTORIA. Cela vous suffit-il comme invitation?
Comédie
Réalisateur: Fred CAVAYÉ
Avec Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidt
Scénaistes: Laurent Turner, Nicolas Cuche, Fred Cavayé, Olivier Dazat
Directeur/Photo: Laurent Dailland
Musique: Klaus Badelt
France 2016, 89 minutes
François Gautier est radin ! Economiser le met en joie, payer lui provoque des suées. Sa vie est réglée dans l’unique but de ne jamais rien dépenser. Une vie qui va basculer en une seule journée : il tombe amoureux et découvre qu’il a une fille dont il ignorait l’existence. Obligé de mentir afin de cacher son terrible défaut, ce sera pour François le début des problèmes. Car mentir peut parfois coûter cher. Très cher…(Résumé: Mars Films France)
Après le très moche LES INFIDÈLES, le nom du réalisateur Fred Cavayé ne nous inspire guère confiance. Ni celui de Dany Boon d'ailleurs, qui nous avait donné de l'urticaire avec SUPERCONDRIAQUE, un des rares films dont j'avais quitté la projection avant la fin du film au cours des dernières années. Avec tous les bons films qui sortent cette semaine, je crois que je ferai une croix sur celui-ci.
Et, en avant-première, le nouveau film des Frères Dardenne, LA FILLE INCONNUE, sur lequel nous reviendrons au moment de sa sortie officielle. En attendant, voici l'affiche et la bande-annonce...
Commentaires